À LA UNE
Par Philippe Martin
27 août 2019

Un tourisme pour faire des affaires

L’activité touristique liée à la vie des entreprises est en pleine expansion en France. Les Régions et les villes se mettent au diapason. 

Dans “tourisme d’affaires”, il y a “tourisme”, et il y a “affaires”. Et le second mot peut être lu de deux façons. D’abord, sur le fond, il désigne toute activité touristique liée à la vie professionnelle, ou à celle des entreprises. On parle ici de congrès et de colloques, de séminaires ou de conférences, d’“events” ou d’“incentives” (voir notre glossaire ci-contre). La palette est large et variée.

INTERIEUR TOURISME AFFAIRE 01
Homepage : que diriez-vous d’une “incentive” dans un château de Bourgogne ? © Alain Doire_Bourgogne Tourisme. Ci-dessus : ou préféreriez-vous une réunion de travail dans un hôtel faisant face à la cathédrale d’Amiens ? © Mercure NBryant.

Mais on peut aussi le lire à travers une autre interprétation : celles des “bonnes affaires”. Car ce tourisme-là rapporte, à trois points de vue au moins, qui se complètent. D’abord parce qu’il permet de répondre à l’une des difficultés majeures à laquelle se heurtent tous les acteurs touristiques de notre pays : celui de l’étalement de la période d’activité. Malgré les efforts accomplis pour décaler les congés solaires d’une Académie sur l’autre, la période la plus forte demeure celle des vacances d’été : ensuite c’est au mieux le ralentissement, au pire le désert.

Or le tourisme d’affaires, lui, ne prend jamais de vacances, ou plutôt si : en plein cœur de l’été, au moment où congrès et réunions d’entreprises s’interrompent pour laisser place aux estivants. Du pain bénit pour les opérateurs et acteurs du tourisme.

Deuxième intérêt : le “touriste d’affaires” dépense davantage que le “vacancier”,et même assez largement. “Un participant à un événement professionnel dépense en moyenne trois fois plus qu’un touriste de loisirs, et se déplace de septembre en juin”, précise Pierre-Louis Roucariès, président de Provence Côte d’Azur Events (lire son interview dans le dossier qui suit).

Troisième point positif : le tourisme d’affaires subit moins les aléas de la conjoncture, et sa part de marché continue de grimper d’année en année : “sa fréquentation a augmenté d’environ 12 % en 2018, malgré les grèves des trains, et son chiffre d’affaires a crû de 20 à 25 %”, se réjouit Christian Mantei, président d’Atout France, le “bras armé” de l’Etat dans le secteur du tourisme, une institution irremplaçable mais pourtant menacée par de récentes annonces gouvernementales (lire son interview dans les pages suivantes).

Le tourisme d’affaires en France a atteint un niveau record en 2018, et les Régions et les villes ne s’y trompent pas, qui investissent à tour de bras dans ce secteur d’activités très porteur.

Rien d’étonnant donc à ce que ce volet de l’activité de voyages et de séjours atteigne des records : 28,9 Md€ de chiffre d’affaires en 2018, et “une croissance attendue de 3,3 % pour atteindre 29,9 Md€ en 2019,selon une récente étude de l’IFTM Top Resa, Salon des professionnels du tourisme. Les Régions et les villes ne s’y trompent d’ailleurs, qui investissent à tour de bras et redoublent d’imagination pour accueillir congrès, séminaires et événements d’entreprises, ainsi que le démontre le dossier qui suit.

Plusieurs gros projets vont surgir de terre dans les mois qui viennent, comme les Parcs des Expositions de Strasbourg et de Toulouse, ou encore d’Orléans. Qui vont renforcer la compétition nationale avec les métropoles de Marseille, Lyon, Bordeaux ou Lille déjà bien placées, mais aussi l’attractivité de la France sur le plan international. Paris étant évidemment hors compétition : la capitale vient de redevenir la première destination mondiale en matière de congrès.

Et avant de vous embarquer dans les pages suivantes dans un Tour de France du tourisme d’affaires, un clin d’œil pour terminer : selon une récente étude publiée par Wity (cabinet d’expertise comptable), les femmes réservent leurs déplacements professionnels deux jours plus tôt que les hommes, économisent ainsi sur le prix de chaque billet et dépensent en moyenne 50 euros de moins par mois que leurs collègues masculins. Mais, à 71 % contre 43 % seulement pour les hommes, elles auraient en revanche tendance à perdre davantage leurs justificatifs de paiement…P

Retrouvez l’intégralité de notre dossier dans le n°149 de Régions Magazine actuellement en vente

Pour lire la suite abonnez-vous à Régions Magazine
À LIRE ÉGALEMENT
Voir tous les articles