Bretagne : la Région s’investit dans les tests … et les masques
La Bretagne soutient NG Biotech et est prête à participer à la relance de Sperian.
L’entreprise NG Biotech de Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine, au sud de Rennes), a été la première retenue par le ministère des Armées pour la fabrication, en nombre, de tests de dépistage rapide du Covid-19. Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne a rencontré les dirigeants de la firme pour annoncer plusieurs engagements qui permettront d’accélérer l’industrialisation de ces kits par prélèvement sanguin, afin de les rendre disponibles au plus grand nombre :
Parmi ces engagements, l’achat de tests sérologiques par la Région Bretagne pour participer à la solidarité nationale, comme la collectivité l’a déjà fait pour les masques, en lien avec l’ARS ; un soutien direct à la production industrielle de ces tests homologués ultra-rapides par une aide versée à NG Biotech à hauteur de 250.000 € ; un appui à l’industrialisation pour repérer les entreprises du territoire capables de produire à grande échelle les kits de NG Biotech. D’ores et déjà, une quinzaine de partenaires industriels ont été identifiés.
« Notre engagement sera total pour que ce test bénéficie au plus grand nombre, a déclaré Loïg Chesnais-Girard. C’est pour cette raison que j’ai annoncé ce matin l’achat de kits de dépistage par la Région ainsi qu’un soutien fort pour accélérer leur industrialisation. »
Ce test sur bandelette va permettre, à partir d’une goutte de sang, d’identifier en seulement 15 minutes les anticorps spécifiques produits par l’organisme lors de l’infection au virus SARS-CoV-2. Il s’agit du premier test sanguin ultra-rapide fabriqué et cliniquement validé en France.
La Région Bretagne est partenaire de l’entreprise NG Biotech depuis sa création en 2012, via divers dispositifs (accueil dans l’incubateur régional, soutien à l’innovation, entrée dans la première promotion de l’accélérateur d’entreprises innovantes à fort potentiel Boost’up Bretagne de la Région et de Bpifrance.
Vers la relance d’une usine de masques dans les Côtes d’Armor ?
Par ailleurs la Région s’intéresse à la relance de l’ancienne usine de masques Sperian, rachetée par la firme américaine Honeywell en 2010 et définitivement fermée en 2018, après une délocalisation des moyens de production. Une usine qui, à ses heures de gloire, produisait jusqu’à 100 millions de masques par an, ces masques dont la France a tant besoin aujourd’hui…
Partageant le souhait de voir une industrie des masques de protection se réimplanter en
Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, et Alain Cadec, président des Côtes d’Armor, demandent des engagements clairs pour garantir l’avenir d’un tel site.
« Nous avions une usine qui en produisait en Bretagne, elle est malheureusement fermée depuis 2018 et il ne nous appartient pas de refaire le match, quoique nous pensions de ce gâchis industriel. Nous sommes en contact, depuis fin mars, avec plusieurs acteurs qui portent l’ambition, comme nous, de relancer l’usine de Plaintel. Ce projet est porté par l’ancien directeur de l’ancienne usine Honeywell (ex-Sperian), M. Jean- Jacques Fuan, et de nombreux partenaires locaux.
Après des échanges avec les élus du territoire, nous voulons confirmer notre disponibilité pour étudier tout projet de relance de cette usine de masques, qui pourrait s’avérer un outil stratégique dans l’indépendance recherchée vis-à-vis de ces produits indispensables en temps de crise sanitaire.
Mais pour que ce projet puisse voir le jour, et les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est indispensable que l’Union Européenne et/ou l’État s’engagent dans des commandes stratégiques de long terme. Des contacts ont été pris ces derniers jours sur ce point.
Afin d’explorer toutes les pistes permettant la réussite de ce projet, le Président de Région a missionné Guy Hascoët pour accompagner la Région Bretagne, collectivité cheffe de file sur le développement économique. L’ancien secrétaire d’État travaillera en lien étroit avec les équipes de la Région, du Département, les acteurs de l’écosystème et les autres collectivités. »
Pour Loïg Chesnais-Girard, « La fabrication de masques à Plaintel est un beau projet qui parle aux Bretons. Mais notre responsabilité est de nous assurer de la viabilité du projet, au-delà de la crise, pour éviter de conduire les acteurs dans une impasse. »
Cette relance ne s’avère pas aisée pour autant. En effet la plupart des machines ont été détruites par le précédent propriétaire, et le reste transférées en Tunisie dans le cadre d’une délocalisation… Reste un savoir-faire et le début d’une volonté politique.
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