Le triomphe de la grotte Cosquer
Ouverte au public le 4 juin à Marseille, la réplique de la célèbre grotte sous-marine connaît un succès fulgurant.
Philippe Martin
Ouverte au public le 4 juin à Marseille, la réplique de la célèbre grotte sous-marine connaît un succès fulgurant.
On s’attendait à du monde, mais pas autant : ainsi pourrait-on résumer la pensée de tous ceux qui ont travaillé sans relâche depuis trois ans au chantier de reproduction de la grotte Cosquer, ouverte au public le 4 juin. 13.000 visiteurs pendant le seul week-end de la Pentecôte, 41.500 billets d’entrée vendus dès le premier jour, 500.000 visiteurs attendus sur l’année ! Un démarrage fulgurant, donnant à raison à ceux qui ont porté le projet, dans le sillage du président de la Région Sud Renaud Muselier.
Lequel a, en quelque sorte, fait d’une pierre deux coups. D’abord, en trouvant une utilité à la Villa Méditerranée, coûteux équipement voulu par son prédécesseur au conseil régional Michel Vauzelle : ce bâtiment original, posé à deux pas du Mucem et du Vieux-Port de Marseille, devait être le siège de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée… qui n’est pas venue. Résultat : des coûts d’entretien importants pour un usage jamais défini. C’est désormais sous la Villa que l’on va venir visiter la réplique de la grotte.
Ensuite, en sauvant aux yeux du monde entier cet extraordinaire patrimoine de l’Humanité, vieux de plus de 25.000 ans : la reproduction fidèle de 500 animaux, bisons, chevaux et même (une rareté !) phoques et pingouins peints par des artistes du paléolithique. La véritable grotte, découverte en 1985 par le plongeur Henri Cosquer dans la calanque de Cap Morgiou, à 37 mètres de profondeur et au bout d’un tunnel sous-marin de 170 mètres de long, est inaccessible au grand public, et appelée à disparaître en raison de la montée des eaux.
Le chantier de la reconstitution, confiée au délégataire la société Kléber-Roussillon, qui avait déjà réalisé le même exploit avec la grotte Chauvet (Ardèche), a fait cohabiter trente corps de métiers, allant de spécialistes du béton et des matériaux composites à plongeurs, paléontologues, scénographes, designers… Mais le résultat est saisissant : après une descente s’apparentant à un caisson de plongée, les visiteurs embarquent à bord de voiturettes-chariots à six places, manœuvrant à 360°, pour un parcours préhistorique de 35 minutes, avec un commentaire lu par le comédien marseillais Philippe Caubère, et un émerveillement des yeux.
Et des moments particulièrement forts, comme le “panneau des chevaux”, où un artiste d’il y a 20.000 ans a reproduit à l’identique trois magnifiques chevaux, grâce à un talent venu du fond des âges…
Philippe Martin
Le chiffre
16
En euros, le prix d’entrée de la visite, avec diverses réductions et gratuité pour les moins de 6 ans. Il est prudent de réserver…