La maison de Serge Gainsbourg devient « Patrimoine d’intérêt national »
Philippe Martin
Objectif atteint pour la Région Île-de-France : lieu iconique pour tous les fans de Serge Gainsbourg, sa maison située au 5 bis, rue de Verneuil, à Paris (7e), est, depuis le 20 septembre, un nouveau site touristique francilien de premier plan.
Pour en arriver là, la Région a labellisé le lieu « Patrimoine d’intérêt régional » en novembre 2021 (la plaque a été apposée en octobre 2022). Et elle lui a accordé, à ce titre, des aides pour sa restauration et son adaptation aux visites.
Elle a par ailleurs cofinancé (à travers un autre dispositif de sa politique culturelle) la création du musée Serge Gainsbourg, ouvert depuis le 20 septembre également, au 14-16 de la rue de Verneuil.
Acheté par Serge Gainsbourg en 1967, le 5 bis, rue de Verneuil est alors une boutique, après avoir été… les écuries d’un hôtel particulier. L’artiste y emménage avec Jane Birkin en 1969 et en fait sa maison de famille. Il y habitera jusqu’à sa mort en 1991.
Fait remarquable : cette maison, devenue propriété de sa fille Charlotte, a été conservée en l’état depuis le jour de la mort de Serge Gainsbourg, témoignant de ses goûts et décrivant son parcours d’artiste protéiforme (peintre, écrivain, compositeur et chanteur).
La pièce la plus emblématique de cette maison sur 2 niveaux est un salon aux murs tendus de tissu noir, situé au rez-de-chaussée. Éclairée par des bow-windows (fenêtres en saillie) à l’anglaise et carrelé de marbre blanc à cabochons noirs, cette pièce abrite les objets collectionnés par Gainsbourg : le manuscrit original de La Marseillaise, L’Homme à tête de chou de Claude Lalanne, La Chasse aux papillons de Salvador Dalí…
À l’étage, un premier couloir, tendu de tissu noir, conduit au bureau où le compositeur se retirait pour lire et écrire. À côté, la chambre des enfants, qui abrite une collection de poupées anciennes, est éclairée d’une verrière zénithale. Un second couloir mène à la salle de bain et ses dizaines de flacons de parfum précieux. Enfin, la chambre à coucher, elle aussi décorée avec soin, ouvre sur un balcon-terrasse donnant sur la rue de Verneuil. À l’extérieur, connu de tous, le mur de façade s’affiche comme une œuvre de street art composée de tags, dessins et collages des fans du chanteur.
Créé en 2017, le label « Patrimoine d’intérêt régional » vise à préserver le patrimoine non protégé de l’Île-de-France (c’est-à-dire ni classé ni inscrit aux Monuments historiques et donc non aidé).
Il est destiné à des sites intéressants pour la qualité de leur architecture ou pour le témoignage de l’histoire de l’Île-de-France qu’ils représentent : bâtiments ruraux, industriels, architecture typique du XXe siècle, cités-jardins, maisons d’artiste, villégiatures… Des sites dont les propriétaires peuvent être publics ou privés.