Hippisme : à Grosbois on prépare l’épreuve reine
"C'est comme une Coupe du Monde" : au domaine de Grosbois, l'élite européenne des courses hippiques prépare le Prix d'Amérique.
Clara De Antoni
“C’est comme une Coupe du Monde” : au domaine de Grosbois, l’élite européenne des courses hippiques prépare le Prix d’Amérique.
À 15 kilomètres de l’hippodrome de Vincennes se trouve un lieu à la renommée internationale : le domaine de Grosbois, meilleur centre d’entraînement de trotteurs. À une semaine du Prix d’Amérique, jockeys et drivers s’entraînent sans relâche.
En ce matin de janvier, le froid n’a pas arrêté le va-et-vient des chevaux, au trot dès 6 heures. Il a gelé cette nuit, alors un tracteur doit sillonner la piste en continu pour s’assurer qu’elle reste praticable.
Nous sommes au domaine de Grosbois, à Marolles-en-Brie (Val-de-Marne), à 25 kilomètres de Paris. Un domaine de 412 hectares, qui accueille le plus grand centre d’entraînement de chevaux trotteurs d’Europe. Acquis en 1962 par la Société d’Encouragement du Cheval Français, devenue Le Trot, le lieu est aujourd’hui doté de quatre pistes d’entraînement et 40 kilomètres d’allées cavalières à travers le domaine, mais aussi d’une clinique vétérinaire, une école de courses hippiques et une cinquantaine d’écuries.
En plein meeting d’hiver, qui se déroule depuis le 2 novembre et durant quatre mois à l’hippodrome Paris-Vincennes, le domaine est au complet : il accueille 1.500 chevaux et près de 80 entraîneurs. Tous se préparent au temps fort de la saison, le Prix d’Amérique, l’une des trois plus grandes épreuves internationales de trot attelé.
Parmi eux, le clan des Bazire. Le père, Jean-Michel, 25 participations d’affilée au Prix d’Amérique au compteur, est l’un des plus grands de la discipline. Il a remporté le Prix à cinq reprises, y compris en 2023 avec Hooker Berry, un trotteur français.
Cette année, pour ce qu’il décrit comme « la course la plus importante qu’il y ait sur Terre, comme une finale de Coupe du Monde », il a décidé de « laisser la place aux jeunes ». Il confie sa monture à son fils Nicolas, 23 ans, lui-même vainqueur de l’édition 2022.
L’écurie Bazire, c’est une vraie entreprise. Vingt de ses chevaux sont à Grosbois pour la durée du meeting d’hiver, et huit salariés. Les chevaux y suivent un vrai programme d’athlètes. Chaque jour, ils sortent au paddock, marchent sur un tapis roulant, s’entraînent sur la piste. Et dans leurs boxes, chacun a son doudou ou son ballon.
Bientôt, Nicolas prendra la relève. « Il n’est pas encore un vrai chef d’entreprise, mais il tend vers cela, prédit son père. Je pense que dans 3 à 4 ans, il sera mûr, et moi, je passerai l’hiver sous les tropiques ! ».
Clara De Antoni
Grâce au PMU
Acteur historique des courses hippiques, le PMU contribue au financement de la filière. En 2022, le PMU, c’est 3,2 millions de parieurs, 6,8 milliards de gains reversés, et 190 gagnants qui ont remporté plus de 100 000 euros.