On avance sur la chlordécone
Les ministres Agnès Firmin Le Bodo et Jean-François Carenco ont réuni les élus de Guadeloupe et de Martinique, pour échanger sur l’avancement et les perspectives du plan Chlordécone IV.
Jean-François Carenco, ministre délégué, chargé des Outre-mer et Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée, chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé ont réuni au ministère de la Santé et de la Prévention, le 4 novembre, les élus de Guadeloupe et de Martinique, pour échanger sur l’état d’avancement du plan chlordécone IV et les perspectives.

Lors de cette réunion, les échanges ont porté sur les éléments clés du premier bilan annuel du plan chlordécone et les perspectives de déploiement. Les ministres ont évoqué en particulier l’importance de la recherche scientifique et des différentes démarches mises en œuvre pour aller vers les différents publics cibles, comme les analyses gratuites de chlordécone dans le sang, le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides, ou les analyses de sols gratuites pour les agriculteurs et les particuliers.
Ils ont également évoqué les « rencontres chlordécone » qui se tiendront en Guadeloupe et en Martinique, du 12 au 16 décembre. Ces rencontres dont l’objectif est de « connaître pour agir » permettront de faire un point d’étape sur les connaissances scientifiques lors d’un colloque scientifique du 12 au 14 décembre en Guadeloupe.
Les ministres ont salué la présence des élus, des acteurs essentiels dans la mise en œuvre de ce plan. Leur rôle est fondamental dans l’accompagnement et l’information de leurs administrés. Ils ont également encouragé l’implication de l’ensemble des acteurs qui concourent à une action déterminée, autant sur le plan stratégique, qu’opérationnel. Pour rappel, ce plan mobilise 9 ministères et leurs services, et de nombreux opérateurs publics, sous la coordination d’une directrice de projet placée auprès du directeur général de la santé et la directrice générale des outre-mer.
Parmi les élus des Antilles, étaient invités les députés et sénateurs de Guadeloupe et de Martinique, les présidents de la Région et du Conseil départemental de Guadeloupe, les présidents du Conseil exécutif et de l’Assemblée de Martinique, et les présidents des associations des maires de Guadeloupe et de Martinique.

Lors de son déplacement en Martinique en septembre 2018, le président de la République Emmanuel Macron a reconnu solennellement et pour la première fois, que l’État prendrait sa part de responsabilité dans le scandale environnemental du chlordécone, fruit d’un choix collectif (État, élus, acteurs économiques) face aux menaces qui pesaient sur une partie des exploitations et des emplois aux Antilles en l’absence de ce produit. C’est dans ce contexte que le Gouvernement a lancé, fin février 2022, un nouveau plan interministériel de lutte contre la pollution par la chlordécone (plan chlordécone IV 2021-2027).
Avec ce plan, doté d’un budget inédit de 92 M€ sur sa durée (soit le budget alloué aux trois plans précédents), le Gouvernement est engagé avec détermination pour protéger la santé des populations, tendre vers le « zéro chlordécone » dans l’alimentation et réparer les impacts de cette pollution au niveau individuel et collectif.
« Nous avançons, même s’il reste encore beaucoup à faire, face à ce scandale environnemental a affirmé Agnès Firmin le Bodo. Je le dis avec beaucoup d’humilité, face à la tâche à accomplir, aux attentes fortes et à la colère légitime. Nous encourageons la population à réaliser un dosage de chlordécone dans le sang. Nous devons trouver des solutions, pour agir ensemble. Les professionnels de santé ont un rôle important à jouer. »
Rappelons que le chlordécone est un pesticide qui a été utilisé en Guadeloupe et en Martinique à partir de 1972. Jusqu’en 1993, les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique ont été aspergées massivement pour lutter contre un insecte, le charançon de la banane. Le 27 juin dernier, le tribunal administratif de Paris a jugé les services de l’État coupables de « négligences fautives » pour avoir permis la vente de différents insecticides contenant du chlordécone, sous différents noms, provoquant de ultiples empoisonnements dans la population des îles. La justice a également reproché à l’État d’avoir autorisé la poursuite des ventes de ces insecticides « au-delà des délais légalement prévus en cas de retrait de l’homologation ».
Retrouvez ici la synthèse du plan Chlordécone IV.
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