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Philippe Martin
04/04/2020
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Le Comité des Régions d’Europe en séance plénière.

Les Régions de France et d’Europe réagissent

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Les présidents des deux entités s’expriment sur les propositions de la Commission européenne. Et réclament davantage de souplesse de la part de l’UE.

A la suite des mesures annoncées par la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen ces derniers jours pour répondre plus rapidement à la crise du covid-19, le président du Comité des Régions d’Europe Apostolos Tsitsikostas a salué les nouvelles mesures prises par l’UE en réponse à l’appel lancé par les régions et les villes, tout en soulignant que les dirigeants locaux en effectueront un suivi et s’assureront de leur traduction concrète sur le terrain. Le président de Régions de France Renaud Muselier lance pour sa part un appel aux institutions européennes.

Pour Apostolos Tsitsikostas, « la Commission européenne a présenté un faisceau de mesures destinées à répondre aux appels que le Comité européen des régions avait récemment lancés, avec nombre de responsables de collectivités locales et régionales, afin de réclamer qu’elles soient mieux soutenues quand elles s’efforcent de contrer les répercussions économiques, sociales et sanitaires de la crise du coronavirus.

Le mécanisme SURE prévoit des mesures concrètes pour garantir que les travailleurs continuent à percevoir leurs salaires et pour aider les entreprises à conserver l’emploi. Mon espoir est que dans toute l’Europe, il aidera les communautés locales à atténuer les retombées économiques et sociales de la pandémie de COVID-19. Il est capital, par ailleurs, que ce nouveau plan s’avère capable de soulager les familles et les chefs d’entreprise dans nos régions et nos villes et de préserver la capacité productive de nos économies régionales. Notre Comité est prêt à apporter sa contribution pour que le dispositif soit adopté rapidement, et il se chargera de vérifier qu’il trouve une traduction concrète sur le terrain, afin d’évaluer dans quelle mesure ses dispositions auront bien répondu aux impératifs que nos communautés rencontrent au quotidien.

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Apostolos Tsitsikostas, président du Comité des Régions d’Europe et Renaud Muselier, président de Régions de France.

Je me félicite que la Commission européenne propose d’utiliser les marges budgétaires dont dispose l’UE pour effectuer, grâce à l’instrument d’aide d’urgence, un investissement supplémentaire de 3 milliards d’euros dans le secteur des soins de santé. Cette initiative répond à la revendication posée par le CdR, lorsqu’il a demandé que soit instauré un mécanisme européen d’urgence sanitaire, financé sur les crédits non consommés du budget de l’UE, ainsi qu’il l’avait exposé en détail dans son «plan d’action sur le coronavirus». Avec ces ressources, nos régions et nos villes pourront se procurer les fournitures et équipements médicaux dont elles ont un besoin vital et mieux épauler le travail des personnels médicaux, sociaux et urgentistes qui sont aux avant-postes de la bataille livrée contre la pandémie.

Aujourd’hui, la Commission a proposé par ailleurs de prendre des dispositions qui instaurent plus de souplesse dans l’utilisation des fonds consacrés à la cohésion et à l’agriculture et qui en accélèrent les interventions pour soutenir les mesures d’urgence et la reprise économique. Les responsables régionaux et locaux que nous sommes apportent leur appui aux efforts déployés par la Commission afin que les investissements prévus avant la crise puissent être reprogrammés rapidement.

Dans le même temps, j’appelle la Commission européenne à garantir que les régions resteront des acteurs clés, quand il s’agit de planifier les mesures et de les mettre en œuvre. La politique de cohésion et de développement rural nous dote d’une méthode de travail inestimable pour rassembler les intervenants du niveau de l’UE, des États membres et des pouvoirs régionaux et locaux. L’investissement ainsi engagé par l’Union européenne en réponse aux nécessités de nos citoyens et de nos entreprises ne pourra être exploité que si nous tirons tout le parti possible de l’expérience de première main que détiennent les dirigeants régionaux et locaux. »

Renaud Muselier réclame lui aussi des mesures d’assouplissement

Pour sa part, Renaud Muselier, président de l’association Régions de France, déclare de son côté dans une lettre adressée à la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen : « Nous réclamons des mesures d’assouplissement et une simplification de l’accès aux fonds européens pour permettre aux régions françaises de mobiliser les fonds de la politique de cohésion pour financer des mesures d’urgence dans le cadre de la crise sanitaire.

Si les mécanismes ne sont pas simplifiés, cela sera incompréhensible et dommageable pour l’image de l’Europe sur nos territoires et surtout cela ne fera que pointer l’incapacité à apporter une réponse rapide en période de crise exceptionnelle. Ce sont des bénéficiaires qui ont un besoin vital de soutien qui seraient pénalisés ».

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