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Philippe Martin
22/03/2022
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Jean-Luc Moudenc, 1er Vice-président de France urbaine et Sébastien Martin, Président d’Intercommunalités de France.

Les élus urbains ont rencontré les candidats

L’association France urbaine a adressé aux candidats à l’élection présidentielle un catalogue ambitieux de mesures et de pistes concrètes, et a reçu leurs représentants le 22 mars.

Les élus des grandes villes, communautés de communes, d’agglomération et métropoles, réunis par France urbaine et Intercommunalités de France, ont auditionné les candidats à l’élection présidentielle ou leurs porte-paroles, le 22 mars à l’Institut du monde arabe. Plus de 200 élus locaux, venus de toute la France, ont participé à l’événement « Nos territoires demain ».

Dans le respect des règles d’égalité et de neutralité, les candidats ou leurs porte-paroles ont été invités, avec un temps de parole identique, à s’exprimer sur leur vision de la décentralisation, de l’organisation territoriale, des finances locales et du rôle des collectivités dans l’élaboration et la conduite des politiques publiques à venir dans le pays.

À l’issue de leur audition respective, chaque candidat ou porte-parole s’est vu remettre l’adresse de France urbaine à l’attention des candidats à l’élection présidentielle etle Manifeste des Intercommunalités de France.

« Il n’y a pas de programme de candidat à l’élection présidentielle, qu’il soit de gauche ou de droite, qui ne pourra concrètement être mis en œuvre sans le concours express des collectivités territoriales. Les villes et les intercommunalités, ce sont des transports en commun, des routes, des crèches, des écoles, des cantines, des maisons de santé, des parcs d’entreprises, des stations d’épuration, des panneaux solaires, des réseaux de chaleur… Nos politiques sont concrètes, au service de nos habitants, de nos associations, de nos entreprises. » ont affirmé Jean-Luc Moudenc, 1er Vice-président de France urbaine et Sébastien Martin, Président d’Intercommunalités de France.

Pour que les politiques nationales donnent des résultats concrets, il faut que l’État et les territoires travaillent main dans la main, dans l’esprit de confiance, de coopération et de responsabilité partagée défendu par les deux associations. « Quel que soit le choix des Français le 24 avril, nous, associations d’élus locaux, nous nous engageons à travailler ensemble pour faire avancer la cause des territoires. » ont assuré Sébastien Martin et Jean-Luc Moudenc.

Les élus de France urbaine et d’Intercommunalités de France attendent désormais que les candidats portent durant les derniers jours de la campagne et dans les prochains mois ces propositions qui n’ont qu’un objectif : rendre plus efficace l’action publique locale, au service de tous les Français et de leur quotidien.

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, premier vice-président de France urbaine, Nathalie Apperé, présidente de Rennes Métropole et Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille en visio, avaient présenté le 8 mars leur plateforme de propositions destinées à « mettre en place de nouvelles relations entre l’Etat et les collectivités locales, fondées sur le dialogue et la confiance ». Ce qui changerait effectivement quelque peu des cinq dernières années.

Et comme l’a précisé Jean-Luc Moudenc, ce n’est « pas un catalogue de slogans, mais bien des pistes concrètes, partant des usages et privilégiant le fond sur la posture » que les élus des 106 communes et groupements de communes, membres de l’association qui rassemble les territoires urbains, ont élaboré ensemble. Une nouvelle « fabrique des politiques publiques », en quelque sorte.

Contrairement aux associations membres de Territoires Unis (Associations des maires de France, Assemblée des départements de France et Régions de France), les élus urbains ne revendiquent pas un nouvel acte de décentralisation. Le mot n’apparaît d’ailleurs guère dans les 32 fiches thématiques soumises aux candidats à l’élection majeure. Jean-Luc Moudenc, s’il déplore « qu’au début du quinquennat, une culture décentralisatrice était aux commandes », admet « qu’on a senti ensuite une évolution, un “aller vers” les élus locaux ». Tout en reconnaissant que « l’esprit de décentralisation n’est pas encore entré, ni dans la culture de l’Etat, ni, avec le gouvernement actuel, dans les administrations centrales ». De son nouveau siège du Conseil constitutionnel, l’ancienne ministre des Collectivités Jacqueline Gourault a dû apprécier le message…

Toujours est-il que les métropoles revendiquent tout à la fois une nouvelle façon de contractualiser avec l’Etat, le « remplacement des dotations de l’Etat par des ressources fiscales territorialisées » ou encore la délégation des aides étatiques pour la rénovation énergétique (MaPrimeRenov). Elles souhaitent aussi « donner un nouveau souffle à la démocratie locale », en soutenant les expérimentations et initiatives citoyenne de proximité ; ou encore lancer une série de « pactes productifs locaux, bases d’une nouvelle relation entre les entreprises, leurs territoires et leurs collectivités. »

Reste à savoir à présent ce que les candidats feront de ce travail très riche. Rappelons que le 15 mars, 10 des 12 candidats ont déjà “planché” devant les trois associations d’élus (maires, départements, régions), dans un bel exercice de dialogue démocratique. Les deux derniers n’ont pas daigné se déplacer :  Éric Zemmour et… le président de la République sortant.

Philippe Martin

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