Objectif zéro délinquance dans les gares
L’expérimentation vient d’être lancée par la Région à travers un dispositif inédit.
Philippe Martin
L’expérimentation vient d’être lancée par la Région à travers un dispositif inédit.
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a présenté l’expérimentation “Zéro délinquance dans les gares” de la Région, un dispositif inédit en France. Celle-ci débutera, dès janvier 2023, en gare de Valence, puis sera progressivement étendue à quatre autres gares d’Auvergne-Rhône-Alpes : Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Lyon-Perrache et Lyon-Part-Dieu.
L’an dernier, près d’un tiers des vols et 20 % des violences sexuelles et coups et blessures recensés ont lieu à l’occasion d’un trajet en train ou dans un rayon de 750 m autour d’une gare. Depuis 2016, la Région a fait de la sécurisation des transports ferroviaires, dont elle a la charge, une priorité : 30 M€ ont été investis par la Région pour déployer 2.300 caméras de vidéoprotection dans les gares, 35 M€ pour équiper les rames de 1.300 nouvelles caméras s’ajoutant aux 4.000 préexistantes, doublement des effectifs de la SUGE, aides aux communes pour sécuriser les abords des gares, etc.
Tous ces efforts ont permis d’obtenir des résultats. Depuis 2016, en effet, selon la Région, « on constate un triplement des interpellations dans les gares et une multiplication par 5 des procès-verbaux qui y sont dressés ». Aujourd’hui, la Région entend aller plus loin pour lutter contre l’insécurité dans les gares avec son expérimentation “Zéro délinquance dans les gares de la Région”, un dispositif inédit en France.
Aux côtés des communes concernées, du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Justice, la Région a bâti une stratégie globale et coordonnée de sûreté en vue d’un objectif : tendre vers la zéro délinquance dans les gares. Dès janvier 2023, l’expérimentation débutera en gare de Valence avant d’être étendue à celles de Clermont-Ferrand, de Saint-Etienne, de Lyon-Perrache et de Lyon-Part-Dieu. Celles-ci représentent en effet 40% des actes de délinquance.
L’expérimentation sera menée à un double niveau :
. Sur le périmètre ferroviaire : Hausse des effectifs de la SUGE ; Renforcement de la présence des forces de sécurité privée, en complémentarité avec les agents de la SUGE ; Déploiement de bornes d’appel d’urgence, très visibles, permettant à toute victime ou témoin d’un acte délictueux d’appeler un opérateur de sûreté en charge de traiter l’appel 24/24h et 7/7 jours ; Réalisation de travaux pour sécuriser certains espaces ; meilleure coordination des forces de l’ordre : police nationale, police municipale, police ferroviaire.
. Aux abords des gares, en les sécurisant en lien avec les communes concernées (renforcement de la vidéoprotection, déploiement de bornes anti-véhicules béliers, etc.).
Enfin, cette expérimentation sera menée en lien étroit avec le ministère de la Justice pour apporter une réponse pénale ciblée et adaptée : peines et mesures d’interdiction à paraître dans les gares ; travaux d’intérêt général au profit de la SNCF ; magistrat-référent pour les infractions commises dans les transports. A Valence, le lancement de l’expérimentation nécessitera un investissement régional de près de 2 M€. « Trop de délits, trop d’agressions, trop de vols sont commis dans nos gares, a déclaré Laurent Wauquiez. C’est une situation qu’on ne peut pas accepter. Dès 2016, la Région a mené une politique très ambitieuse pour sécuriser ses trains et ses gares. Nous avons déployé des caméras dans nos gares et nos rames, sécuriser les abords des gares, augmenter les effectifs de la police ferroviaire. Tous ces investissements nous permettent aujourd’hui de passer un cap supplémentaire : tout faire pour tendre vers le zéro délinquance dans nos gares. »