Franck Leroy favori pour la présidence

Le maire d’Epernay a été désigné à l’unanimité par le groupe majoritaire au conseil régional pour succéder à Jean Rottner. Une majorité régionale où les démissions se succèdent.

La réunion a été apparemment assez brève, et l’unanimité s’est faite autour du nom de Franck Leroy : le 24 décembre, les élus de la majorité au conseil régional ont désigné le maire d’Epernay, actuellement président par intérim de la Région Grand Est, pour succéder à Jean Rottner, démissionnaire le 20 décembre. Le conseil régional se réunira le 13 janvier pour élire son nouveau président.

Un conseil régional dont la majorité est invitée à se recomposer fortement. En effet, la démission brutale du président, annoncée à ses vice-présidents lors d’une réunion en visio le mardi 20 décembre et justifiée par un « choix personnel et familial », est loin d’être la première au sein de l’exécutif régional. Trois vice-présidents, et non des moindres, ont quitté leurs fonctions ces derniers mois.

C’est d’abord David Valence, vice-président aux Transports, élu député, qui était contraint de choisir ente ses deux mandats, privilégiant l’Assemblée nationale. Puis Arnaud Robinet, vice-président à l’Attractivité et maire de Reims, qui était élu à la présidence de la Fédération hospitalière de France, quittant lui aussi son mandat de VP. Et enfin, Boris Ravignon, vice-président à l’Economie et maire de Charleville-Mézières, qui vient d’être nommé le 22 décembre en conseil des ministres président de l’ADEME, et se voit donc contraint de quitter son mandat régional.

Si l’on y ajoute la démission totalement inattendue de Jean Rottner, c’est donc un mini-séisme qui vient de frapper le conseil régional du Grand Est. Le tout sur fond de revendications alsaciennes à la partition et au retour à la Région Alsace…. Pour la première fois depuis la création du Grand Est, c’est donc un non-Alsacien qui présidera à ses destinées. S’il est élu, Franck Leroy devra à son tour abandonner ses mandats de maire et président de la communauté d’agglomération d’Epernay.

Cette élection va également entraîner une recomposition politique au sein de Régions de France. Si malgré plusieurs tentatives de la part du gouvernement, Jean Rottner n’avait pas cédé aux sirènes macronistes et était resté jusqu’au bout adhérent de son parti Les Républicains, Franck Leroy, a quant à lui quitté son parti d’origine l’UDI, pour rejoindre en 2022 Horizons, le mouvement dirigé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, et soutenir la candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. Un parcours assez similaire à celui de Renaud Muselier en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui va affaiblir la présence du parti LR au sein des instances dirigeantes de Régions de France.

Philippe Martin