360 Grand Est crée l’événement
Le deuxième volet du Business Act est sur la rampe de lancement, ave une journée qui a rassemblé près de 2.500 participants à Strasbourg.
Philippe Martin
Le deuxième volet du Business Act est sur la rampe de lancement, ave une journée qui a rassemblé près de 2.500 participants à Strasbourg.
Rythmé par les annonces liées au deuxième volet du Business Act lancé en 2020, l’événement 360 Grand Est a rassemblé 450 acteurs économiques du Grand Est et plus de 2500 participants durant toute la journée du 7 décembre au Palais de la musique et des congrès de Strasbourg. Ambiance et tour d’horizon des annonces.
80 % des actions envisagées dans le Business Act initial, lancé en 2020, ont déjà été initiées. Néanmoins, pas question d’attendre que les 20 % restantes le soient aussi avant d’engager de nouvelles initiatives pour concrétiser les quatre volets – industrie, numérique, environnement et santé – qui s’imposent désormais aux yeux des acteurs régionaux pour rendre la région encore plus compétitive et réactive. Ce sont donc de nombreuses annonces qui ont été faites ce 7 décembre pour engager un véritable plan de transformation, en mettant également l’accent sur 4 défis transverses : la décarbonation, la chimie du végétal, la commande publique et privée et l’export. L’acte 2 du Business Act – aussi nommé BAGE 2 par les décideurs locaux – instaurera donc quatre centres de ressources et d’expertise « Grand Est Transformation », des parcours de transformation et 11 nouvelles actions structurantes. Les maîtres-mots restent « accompagnement concret et simple ».
Une conférence de presse commune de Josiane Chevalier, préfète du Grand Est, et Jean Rottner, président de la Région Grand Est, a donné la coloration du travail commun qui a mené à l’Acte 2 du Business Act : un partenariat Etat-Région engagé, avec une volonté de faire bouger les lignes et de travailler en bonne intelligence jour après jour.
« J’ai pris mes fonctions dans le Grand Est au début de la crise du Covid et l’ambiance qui régnait ici, était tellement extraordinaire, dramatique au plan sanitaire et humain, que cela nous a aussi poussé à dépasser toutes nos habitudes ! Nous avons alors mis en place une façon de fonctionner particulière, novatrice, et c’est un bonheur de travailler ainsi, en bonne intelligence avec les acteurs locaux, notamment la Région » a souligné Josiane Chevalier.
« Nous allons continuer à travailler ainsi, en unissant nos forces pour donner à la Région et à ses acteurs un élan, un dynamisme. La relance du Grand Est doit se poursuivre en intégrant totalement la façon dont il faut désormais envisager l’évolution de la région, en incluant la modernisation de son industrie, le recours étendu au numérique, les considérations environnementales et, sujet qui me tient à cœur, la santé car elle trouve aussi sa place dans les évolutions économiques via des technologies médicales mais également dans les conditions de travail et le bien-être des employés du Grand Est », a complété Jean Rottner.
Les centres de ressources et d’expertise « Grand Est Transformation »
Les quatre centres de ressources et d’expertise « Grand Est Transformation » permettront de consolider l’écosystème économique régional, en structurant pour chaque axe les communautés d’offreurs, en construisant un ensemble de ressources pour accompagner les entreprises, en anticipant les besoins en compétences et en contribuant au rayonnement économique au niveau national, européen et international. « Pour toutes les actions engagées, nous avons défini des indicateurs de réussite chiffrés, sur chaque territoire, qui seront analysés tous les 2 mois », précise Josiane Chevalier. Les ambitions de ces centres de ressources sont, globalement, la formation de 10 000 personnes par an aux besoins numériques des entreprises pour « Grand Est Transformation Numérique », l’accès au 5.0 pour 900 fabricants de machines pour « Grand Est Transformation Industriel », la création d’une plateforme régionale de référence pour rapprocher les offreurs de solutions labélisés et les acteurs pour « Grand Est Transformation Environnement » et l’élaboration de solutions d’amélioration des conditions de travail des professionnels de santé au travers d’avancées organisationnelles, technologiques, digitales et robotiques pour « Grand Est Transformation Santé ».
11 nouvelles actions
Les différentes actions supplémentaires annoncées veulent être d’autres jalons vers la réussite. Si elles seront précisées dans les semaines qui viennent – avec un budget correspondant qui sera intégré au budget 2022 fin janvier, les grandes lignes ont déjà été annoncées. Il s’agira de :
– créer un observatoire des compétences pour analyser la concordance entre offres et besoins des entreprises grâce à un outil de gestion régionale des emplois et des parcours professionnels ;
– lancer un Appel à manifestation d’intérêt « Transformation 360 » sur un an pour que les acteurs économiques modifient leur fonctionnement via un parcours de transformation incluant tous les axes d’évolution soutenus au niveau régional ;
– structurer 15 campus régionaux des transformations pour placer les interlocuteurs de la Région et les consultants au plus près des entreprises, dans leur bassin d’activité ;
– faire émerger un cloud souverain public pour les administrations ainsi qu’un centre de
réponse d’urgence aux incidents de cybersécurité pour les collectivités et les entreprises.
– sensibiliser chaque année 150 000 citoyens aux enjeux climatiques ;
– diviser par deux l’âge moyen des machines industrielles du Grand Est en soutenant, par une prime, le renouvellement des équipements pour une meilleure performance environnementale.
– accompagner chaque année la transformation de 5 hôpitaux de la région pour améliorer les conditions de travail des professionnels de santé ;
– créer un club des bioraffineries territoriales du Grand Est pour accélérer le développement de la bioéconomie ;
– déployer 300 stations multi-énergies d’ici 2026 pour encourager les mobilités peu émettrices de carbone ;
– constituer un réseau d’ambassadeurs régionaux des centres « Grand Est Transformation » pour promouvoir l’activité et les solutions régionales à l’international, avec une présence marquée dans 10 pays partenaires.
– créer une marque « commande publique responsable » pour labelliser les acheteurs et fournisseurs correspondant aux standards environnementaux et humains voulus par la Région.
Comment intégrer toutes les entreprises régionales ?
« Il y a naturellement un défi à relever pour faire participer un maximum d’entreprises et que ce soit réellement une transformation massive », souligne Boris Ravignon, vice-président Économie, fonds européens et commande publique de la Région Grand Est. « Nous avons donc à la fois rendu très claires nos intentions et simplifié l’entrée dans une démarche d’évolution pour tous les acteurs économiques, quelle que soit la taille des entreprises qui veulent s’y engager. Nous avons ainsi opté pour une logique d’accompagnement via des parcours de transformation à 360 degrés : un entrepreneur qui vient nous voir sera conseillé et accompagné sur toutes les évolutions qui correspondent aux évolutions soutenues par la Région ».
La Région interviendra ainsi sur quatre étapes distinctes, avec des aides financières dont la teneur exacte sera définie dans le budget 2022, pour sensibiliser chaque entreprise demandeuse aux enjeux et défis spécifiques de son domaine et lui apporter les informations nécessaires, pour diagnostiquer toutes les possibilités d’évolution, pour construire un plan d’actions sur mesure et, enfin, pour l’aider à le mettre en œuvre, notamment en termes d’investissements et de recrutement de compétences.
« Nous sommes aussi en train d’adapter, avec les services de l’État, les appels d’offre pour que les entreprises régionales, quelle que soit leur taille, se positionnent sur les marchés publics. Qu’elles se sentent légitimes à le faire, qu’elles aient conscience qu’il y a désormais des procédures simplifiées mais aussi qu’elles réalisent que leur implantation régionale est un atout. Nous réfléchissons donc aussi, avec l’État via la Préfecture, à l’évolution possible des critères d’attribution des marchés pour intégrer une reconnaissance de la plus-value environnementale et humaine inhérente à des produits et services conçus localement », explique Boris Ravignon.
Véronique Parasote