Les Régions veulent piloter la formation professionnelle
Les représentants de Régions de France ont été reçus par le Premier ministre, avec dans leur besace une série de propositions très fortes pour simplifier le système français de formation et d’apprentissage.
Les représentants de Régions de France ont été reçus par le Premier ministre, avec dans leur besace une série de propositions très fortes pour simplifier le système français de formation et d’apprentissage.
Le dernier rendez-vous entre les présidents de Région et le Premier ministre Édouard Philippe s’était terminé par un “clash”. Le refus du gouvernement de verser aux Régions les 450 M€ liés à la compétence économique autrefois détenue par les Départements, avait provoqué un mouvement de colère des élus régionaux, et l’annonce qu’ils ne siégeraient plus à la conférence des Territoires. Le 19 octobre, les relations ont été renouées, autour d’un thème fédérateur : la formation professionnelle et l’apprentissage.
François Bonneau, président délégué de Régions de France, a en effet été reçu à Matignon par le Premier ministre, entouré de la ministre du Travail Muriel Pénicaud et du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. Au menu de la rencontre, le souhait exprimé par les Régions de participer de façon active à la réforme de la formation professionnelle lancée par le gouvernement, sous forme de plusieurs propositions concrètes. Il s’agit notamment de simplifier le système actuel à travers un contrat de développement de la formation et de l’orientation professionnelles (CPRDFOP) unique et rénové, et de décentraliser la carte des formations.
En effet, d’après un apport du Conseil National de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop) de juin 2016, plus de 21 schémas se chevauchent, voire se concurrencent, autour du contrat de plan régional sur la formation ! “Une usine à gaz”, affirme-t-on à Régions de France. Pour simplifier le dispositif, l’association a émis les propositions suivantes :
• Faire évoluer l’orientation, pour améliorer l’information et l’accompagnement des jeunes au collège, au lycée dans l’enseignement supérieur. “Ils doivent être soutenus davantage dans l’élaboration de leur parcours de formation vers les métiers de demain. Ils doivent pouvoir s’ouvrir à la grande diversité des formations générales, professionnelles et en alternance”, affirme-t-on du côté de Régions.
• Piloter et mettre en œuvre l’apprentissage et la formation professionnelle des demandeurs d’emploi par les Régions, dans le cadre d’une concertation approfondie avec les partenaires sociaux et les branches professionnelles.
• Garantir un financement dynamique et juste de l’apprentissage, grâce à la transparence et la répartition équitable des ressources au plus près des besoins des établissements (notamment les CFA interprofessionnels qui assurent la majorité des apprentis). Les Régions “s’opposent à toute solution qui les exclurait de la mise en œuvre d’une responsabilité que la Loi leur a confiée et mettrait les branches professionnelles dans une situation d’arbitrage” qui condamnerait le vaste domaine des formations interprofessionnelles (CFA consulaires, CFA des métiers…)
• Mettre en place un choc de simplification. Les Régions ont proposé au Premier ministre un allégement des normes, avec un contrat de plan régional de développement de la formation et de l’orientation professionnelles (CPRDFOP), unique rénové et négocié avec l’Etat et les partenaires sociaux qui se substituerait à l’ensemble des autres schémas.
Les Régions déclineront ces propositions qui seront remises dans les prochaines semaines au Premier ministre.