Ma nuit sur les terrils
Découvrir le coucher de soleil en haut d’un des jumeaux de Loos-en-Gohelle. Un rendez-vous des plus surprenants et un remède contre le stress.
Philippe Martin
Découvrir le coucher de soleil en haut d’un des jumeaux de Loos-en-Gohelle. Un rendez-vous des plus surprenants et un remède contre le stress.
Cette randonnée pédestre riche d’enseignements à la fois historiques, botaniques et animaliers, régalera d’autant plus petits et grands qu’elle se fait de nuit. L’excursion commence avec la visite de la base du 11/19 à Loos-en-Gohelle, non loin de Lens. Dans ce bassin minier, classé depuis 2012 au patrimoine mondial de l’Unesco, l’exploitation minière qui commence en 1720 pour cesser ses activités en 1990, a façonné le paysage de cette région parsemée de 386 terrils.
L’ascension démarre alors qu’il fait encore jour. L’heure de départ est calculée pour qu’à mi-hauteur, une pause sur un promontoire permette d’observer le coucher du soleil. Selon le protocole sanitaire en vigueur, une collation pourra être servie, permettant de découvrir bière et fromage locaux. Décompression assurée.
Puis la montée s’achève. Le sommet offre alors un panorama à 360 degrés où les villes scintillent au loin. On repère entre autres le stade Félix Bollaert, du nom de l’ancien directeur des mines de Lens, le Louvre-Lens, « ou encore Courrières, l’occasion de rappeler la catastrophe de 1906 une des plus graves de l’histoire minière avec plus de mille morts », souligne Hélène Decarnin, guide de l’association La Chaine des Terrils qui organise ces randonnées nocturnes en partenariat avec l’office du tourisme de Lens-Liévin.
L’obscurité permet d’observer les chauves-souris dont on perçoit les ultrasons dans les « bat box » de la guide. Puis c’est la redescente par un autre chemin où on peut rencontrer crapauds calamites, avec leur ligne jaune sur le dos, spécifiques aux terrils, lézards ou crickets à aile bleue.
Tout au long de cette balade de deux heures, la guide décrypte également la flore, différente selon les saisons et les niveaux du terril : de l’oseille à feuille d’écusson, plante des zones d’éboulis, au séneçon du cap, originaire d’Afrique du Sud. L’occasion de raconter comment ces terrils, constitués des déchets de l’extraction minière, ont pu dans certains cas se couvrir d’arbres…
Le blog “agenda bien-être”, lancé l’année dernière pour le Comité régional de Tourisme des Hauts-de-France, ne recense pas moins de 500 propositions très concrètes de professionnels, encore enrichies en 2021. Cela va des expériences de yoga au crépuscule sur la plage, de sophrologie-détente à l’abbaye de Saint Riquier (Somme), jusqu’à de la sylvothérapie en forêt de Compiègne, ou comment se ressourcer contre un arbre par le“tree hugging”. En passant par des chevauchées sophroniques en terre Henson, des pause musicales avec le ressourçant festival des forêts de Compiègne ou des randonnées nocturnes sur les plus hauts terrils d’Europe (lire par ailleurs), non loin de Lens.
Cet agenda fait rimer culture et nature. De même, la plateforme de réservations de séjours personnalisés (“week-end Hauts-de-France”) propose-t-elle près de 200 séjours ciblés (en famille, en couple, entre amis…) concoctés sur la base d’études clients. Sont alliés aussi sport et ressourcement, avec des “activités immersives sensorielles” comme le longe-côte dans le berceau de la discipline, à Dunkerque, le char à voile sur la Côte d’Opale, ou encore la découverte de Gravelines en paddle : la région capitalise là sur ses kilomètres de sable fin.
https://www.tourisme-en-hautsdefrance.com/
Retrouvez le reportage complet dans le numéro de Régions Magazine actuellement en kiosques.