Laurent Wauquiez vote contre le burkini
La Région Auvergne-Rhône a supprimé toutes ses subventions à la ville de Grenoble.
Philippe Martin
La Région Auvergne-Rhône a supprimé toutes ses subventions à la ville de Grenoble.
C’est une polémique qui n’est pas près de s’éteindre. Le 16 mai, la municipalité de Grenoble, dirigée par le maire écologiste Éric Piolle votait, à une courte majorité (29 voix pour, 27 voix contre), l’autorisation pour les femmes de la ville de venir à la piscine municipale en burkini, ce maillot de bain couvrant le corps et une partie de la tête. Des débats très tendus puisque 13 membres de la majorité d’Éric Piolle ont voté contre, y compris sa première adjointe Elisa Martin. En revanche le nouveau règlement des piscines municipales de Grenoble autorise les femmes à se baigner seins nus…
La réaction du président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes ne s’est pas fait attendre. Le jour même, Laurent Wauquiez a annoncé qu’il supprimait toutes les subventions régionales à la ville. « Cette délibération votée aujourd’hui par le maire de Grenoble marque une inquiétante dérive et un vrai retour en arrière », s’est-il indigné, relevant une décision « en rupture totale avec toutes les valeurs de la République, un signe de soumission de la femme, un symbole de l’islam politique ».
La Région avait adopté en mars dernier une “Charte pour la défense des valeurs de la France et de la laïcité” qui permet notamment de suspendre les aides de la Région « à des structures qui ne respecteraient nos valeurs républicaines ».
Pour sa part, le préfet de l’Isère a saisi le tribunal administratif, à la demande du ministre de l’Intérieur, sur la base de la loi confortant le respect des principes de la République du 21 août 2021. Pour l’Association des maires de France (AMF), « la jurisprudence à venir, après la procédure engagée par le préfet de l’Isère, précisera le cadre juridique dans lequel s’exerce le pouvoir des communes et intercommunalités ». L’AMF rappelle que « les exécutifs municipaux et intercommunaux ont la possibilité de réglementer les piscines publiques en précisant les tenues autorisées et prohibées. C’est ainsi que la quasi-totalité des communes de France interdit les vêtements de baignade de type burkini. La mairie de Grenoble a pris une autre décision », a constaté l’association présidée par le maire de Cannes David Lisnard.