Quelles seront les régions les plus “contaminées” ?
Une étude de l’Institut Pasteur fait apparaître de grosses différences entre les régions à la date du 11 mai.
Philippe Martin
Une étude de l’Institut Pasteur fait apparaître de grosses différences entre les régions à la date du 11 mai.
C’est, certes, une projection, mais elle émane d’une équipe du très sérieux Institut Pasteur. Publiée sur son site le mardi 21 avril, elle s’appuie sur une modélisation mathématique pour faire apparaître la proportion d’’habitants de notre pays qui auront été en contact avec le virus du Covid-19 à la date du 11 mai : 5,7 %. Alors que le taux à partir duquel on peut estimer que l’immunité collective est atteinte, serait de 70 %. On en sera donc très loin.
Selon l’étude, « l’immunité de la population semble insuffisante pour éviter une deuxième vague, si toutes les mesures de contrôle sont libérées à la fin du confinement. »
L’étude fait également apparaître une énorme disparité entre les régions les plus touchées par l’épidémie, comme le Grand Est, où près de 12 % des habitants auront été en contact avec le virus, et la Nouvelle-Aquitaine, où ils ne seront que 1,4 %. Ce qui apparaît logique puisque le nombre de patients atteints par la maladie y est nettement inférieur, ainsi que le nombre de décès. C’est aussi le cas pour la Bretagne et les Pays de la Loire, entre autres.
Cela veut-il dire que ces régions seront les plus vulnérables au fur et à mesure que le déconfinement va y être mis en œuvre ? Selon Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, cette question n’a pas vraiment de réponse pour le moment : « Cela peut paraître de bon sens qu’un département peu touché soit plus fragile, mais inversement, c’est un département, aussi, où il y a peu de porteurs du virus, et où le virus circule peu. Donc les deux hypothèses sont testées. A la fois celle d’une relative fragilité du département, parce qu’il y a peu d’immunité. Et inversement, l’hypothèse que très peu de porteurs sont présents au moment du déconfinement, et que le virus ne circulera pas », a-t-il expliqué le 20 avril.
Voici en tout cas, d’après l’Institut Pasteur, les projections de la contamination pour chaque région, allant du plus faible au plus fort.
Nouvelle-Aquitaine 1,4 %
Bretagne 1,8 %
Pays de la Loire 1,9 %
Normandie 2,6 %
Centre-Val de Loire 3,1 %
Occitanie 3,1 %
Provence-Alpes-Côte d’Azur 3,4 %
Auvergne-Rhône Alpes 4,4 %
Corse 5,4 %
Bourgogne-Franche-Comté 5,7 %
Hauts-de-France 6,1 %
Grand Est 11,8 %
Ile-de-France 12,3 %
#COVID19 : “si on relâche les mesures de contrôle de façon complète, on s’attend à une reprise de l’épidémie”, Simon Cauchemez, responsable de l’unité de modélisation mathématique des maladies infectieuses à l’@institutpasteur. @franceinfo https://t.co/8m7UMxbyMg
— Institut Pasteur (@institutpasteur) April 22, 2020