Avec le Cerema, une solution contre la sécheresse des routes dans le Loiret
Philippe Martin
Il s’agit d’une première en France : le Département du Loiret et le Cerema (Centre d’Etudes et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) expérimentent une nouvelle solution inédite pour lutter contre la sécheresse des routes. Depuis 2018, le Département collabore avec le Cerema, au sein de l’Observatoire des Routes Sinistrées par la Sécheresse (ORSS), afin de développer de nouvelles solutions durables et écologiques aux effets des sécheresses sur les routes, en particulier des déformations liées aux variations de la teneur en eau des sols argileux.
Une portion de la RD 151 à Saint-Loup-des-Vignes a été retenue pour une expérimentation inédite du 17 au 28 juillet. Dans la continuité de cette intervention, une reprise de la chaussée est également prévue au cours du mois d’août.
La nouvelle solution proposée, développée par la start-up suisse Medusoil, est une biocimentation de l’argile via l’injection dans les accotements de la chaussée d’un produit à base de carbonate de calcium. Le but est de minéraliser les particules de calcite contenues dans l’argile et donc ainsi de supprimer les effets de l’eau sur ces sols. Son utilisation en traitement retrait-gonflement de l’argile sous les chaussées est une première mondiale. Le coût estimé de cette expérimentation s’élève à 230.000 € au total avec reprise de la chaussée.
Il s’agit du troisième chantier conduit dans le cadre du marché de recherche et développement signé entre le Département et le Cerema afin de trouver des solutions pour limiter l’impact du retrait-gonflement d’argile sur les routes.
Lors des périodes de sécheresses, le retrait-gonflement des sols argileux entraîne sur les routes des désordres souvent matérialisés par des fissures longitudinales et des tassements proches des bords. Les conséquences sont importantes pour les gestionnaires des voies : coût des réparations annuelles, impact sur la sécurité routière (notamment les deux roues) et risques humains. Le Cerema mène des travaux de recherche conséquents sur le phénomène depuis 2009.
Pour sa part, le Département du Loiret, a adhéré en 2018 au Cerema, afin de bénéficier de son expertise et en faire profiter le territoire loirétain.