« Notre projet de vie ne sera pas à Paris » !
Emilie et Sylvain ont quitté la capitale pour s’installer à Cordemais, en Loire-Atlantique, en juillet dernier. Une décision longuement mûrie, accélérée par le confinement.
Philippe Martin
Emilie et Sylvain ont quitté la capitale pour s’installer à Cordemais, en Loire-Atlantique, en juillet dernier. Une décision longuement mûrie, accélérée par le confinement.
Partir de Paris pour s’installer à la campagne, c’est le projet qu’Emilie et Sylvain avaient en tête depuis deux ans déjà, bien avant la crise sanitaire. « Nous avions pris une année sabbatique pour découvrir les parcs américains et canadiens. Lorsque nous sommes rentrés sur Paris, le manque de nature et d’espace s’est fait cruellement sentir. Nous nous sommes dit que notre projet de vie ne serait pas à Paris », souligne le couple. Mais le déclic a surtout été la naissance d’Emma, leur petite fille de deux ans, avec pour Emilie une image symbolique de l’environnement parisien. « Sa crèche était située au-dessus du Mac Do et du KFC ».
Se rapprocher de la nature, adopter un autre rythme de vie pour profiter davantage de leur fille, telles ont été les motivations du couple. « J’avais réussi à me faire muter sur Nantes et nous avions préparé nos cartons de déménagement la semaine avant le confinement. Dès que cela été possible, nous sommes partis. Nous sommes arrivés à Nantes le 20 mai 2020, après avoir loué sur photo près de l’île de Versailles, quartier Saint-Félix, sans avoir visité. Il y avait une pression de folie sur les locations », se souvient Sylvain, le confinement ayant accéléré les envies de nombreux Parisiens de renouer avec la campagne et de se mettre au vert.
Le choix de Nantes s’est imposé comme une évidence. « C’est une ville dynamique, attractive culturellement, qui correspondait à notre sensibilité environnementale. De plus, Nantes était un bon compromis entre l’Océan et nos familles, originaires du Maine-et-Loire et de Vendée », poursuit Sylvain.
L’envie d’acquérir davantage de terrain et de vivre en harmonie avec la nature continue d’animer le couple, qui en juillet 2021, achète une maison à Cordemais, en bordure de forêt et à proximité de Nantes. « Nous avions deux critères pas forcément compatibles : posséder un grand terrain, ce qui devient un luxe et se rendre facilement à Nantes en train », explique Emilie.
« Il a fallu s’organiser et trouver des solutions de garde pour Emma, d’autant que les horaires de travail sont différents de ceux de Paris. Nous avons dû nous adapter. Désormais, c’est 8h30-17h45 alors qu’à Paris, la journée débute plutôt vers 9h30 », reconnaît Emilie, qui travaille à 100 % en télétravail pour le compte de l’UNICEF à Paris. La MAM (Maison d’assistants maternels) d’un village voisin, situé le long de l’axe ferroviaire, a pu l’accueillir ce qui permet à Sylvain, responsable du développement pour l’UCPA, de la déposer avant de se rendre à la gare pour rejoindre ses bureaux de Nantes.
Le couple apprécie sa nouvelle qualité de vie : un espace de 6.000 m²avec un puits, des sentiers de randonnée qui jouxtent leur maison, où « Emma peut cueillir des mûres en toute tranquillité, observer les animaux ». « Nous avons récupéré les poules de l’ancien propriétaire, c’est une joie pour Emma d’aller chercher les œufs ! », raconte Emilie en souriant.De son côté Sylvain a pour projet de planter des arbres fruitiers, de créer un jardin comestible en accord avec ses valeurs permaculturelles.
Géographe de formation et sensible au changement climatique, ce dernier souhaite adopter une démarche vertueuse sur son terrain. Depuis janvier, il est aussi délégué bénévole de la SPAS (Société de protection des animaux sauvages), dont les missions consistent à mettre en place des réserves d’animaux sauvages. « Nous sommes 25 bénévoles à œuvrer notamment avec la LPO pour effectuer de la veille juridique, faire de la sensibilisation auprès des chasseurs ».
Sylvain et Emilie découvrent petit à petit leur nouvel environnement avec cette volonté d’être ancrés et d’habiter vraiment leur territoire. « C’est pour cette raison que nous nous renseignons sur les associations, nous sommes allés rencontrer nos voisins pour nous présenter ». Ce besoin d’intégration passe également par l’envie de changer de métier plus tard, pour se recentrer davantage sur le territoire et ne plus « avoir cette sensation d’être considérés comme des citadins venant de Paris », conclut Emilie.
Chloé Chamouton
Lire l’intégralité de cet article dans le n°161 de Régions Magazine, actuellement en kiosque
À Saumur un concept de formation inédit
C’est un concept de formation plutôt inédit, et un facteur d’attractivité supplémentaire pour tout un territoire, que la présidente de la Région Pays de la Loire Christelle Morançais a inauguré le 9 novembre à Saumur : le pôle régional de formation mutualisé du Saumurois forme, en un seul endroit, à trois types de métiers très différents, ceux du tourisme, du patrimoine et de la santé.
Sur les 700 étudiants inscrits, 400 sont issus de formations universitaires en tourisme et hôtellerie, 40 ont suivi une formation de… tailleurs de pierre dispensée par les Compagnons du Devoir, et plus de 200 proviennent de formations sanitaires suivies dans le giron du Centre Hospitalier de Saumur. Tous bénéficient d’espaces à usage multiples, ce qui permet de les mutualiser et de mixer les publics. La Région Pays de la Loire, maîtresse d’ouvrage du projet, y a investi 12,5 M€, et c’est l’agglomération Saumur-Val de Loire qui en assure la gestion.
« Quel plaisir d’inaugurer ce pôle régional où l’on forme des acteurs du tourisme, des tailleurs de pierre et des aides-soignants : un bel investissement régional au service de la formation », a lancé Christelle Morançais lors de la visite inaugurale.