Les Canalous verdissent leur flotte
Après un premier bateau 100 % électrique, le chantier naval de Saône-et-Loire annonce un bateau à hydrogène pour naviguer de façon encore plus paisible et écologique sur les rivières de Bourgogne…
Philippe Martin
Après un premier bateau 100 % électrique, le chantier naval de Saône-et-Loire annonce un bateau à hydrogène pour naviguer de façon encore plus paisible et écologique sur les rivières de Bourgogne…
« Nous cherchons tous aujourd’hui du dépaysement sans aller très loin de chez nous… simplement voyager et nous retrouver, observe Alfred Carignant. Chez les Canalous, nous voulons encore améliorer cette expérience, ce qui, pour nous, passe par deux éléments : l’environnement et l’expérience clients ».
Le directeur général du premier constructeur-loueur de bateaux habitables en France estime déjà inscrire son activité dans du tourisme vert, avec un bilan vertueux et des bateaux qui pour les plus gros ont des moteurs d’une puissance maximale de 50 chevaux. Mais il souhaite verdir sa flotte encore davantage. « Cela passe par des investissements dans la construction de bateaux le plus propre possible, mais aussi en trouvant des solutions pour “retrofiter” (Ndlr : passer du moteur thermique à l’électrique) notre flotte existante, afin de la rendre plus verte. »
Un objectif qui passera par des motorisations électriques et biothermiques et qui ne fait déjà plus partie du futur, puisque les Canalous ont déjà validé leur premier bateau habitable électrique, aujourd’hui en circulation en Alsace grâce à une expérimentation avec Voies navigables de France (VNF) qui ont pour cela installé dix bornes de recharge rapide le long du canal. « Nous sommes toutefois dépendants du développement des infrastructures et nous ne voulons surtout pas avoir demain un produit qui oblige les clients à s’arrêter tous les jours dix heures à un endroit précis pour recharger », confie la troisième génération de dirigeants des Canalous group.
En attendant et pour diversifier son verdissement, l’entreprise digoinaise travaille sur un projet de pile à combustible et prévoit de sortir son premier bateau à hydrogène pour l’été. « Il ne sera pas habitable et sera uniquement disponible à la journée. Mais si cette phase de test confirme nos hypothèses et nous permet de maîtriser suffisamment le sujet, nous devrions sortir un bateau habitable à hydrogène dès l’année prochaine », se félicite Alfred Carignant.
Basée à Digoin, en Saône-et-Loire, l’entreprise les Canalous group emploie aujourd’hui plus de 60 collaborateurs pour un chiffre d’affaires supérieur à 10 M€, grâce à la construction navale, mais aussi à la location de quelque 500 bateaux, dont 300 en pleine propriété. L’empire fluvial créé par son grand-père et son père dans les années 1980 a subi, fin 2020, un incendie qui a totalement ravagé l’atelier de montage du chantier naval, mais Alfred Carignant a su transformer cette épreuve en opportunité pour améliorer l’outil de production.
Grâce à un investissement de près de 2 M€, l’entreprise a reconstruit les 1.700 m²d’atelier de montage, qui viennent aujourd’hui compléter les 1.800 m²d’atelier polyester sur un foncier d’un hectare, permettant de produire plus d’un bateau par mois. Grâce à un agrément de nolisage, Les Canalous proposent aujourd’hui des bateaux à la location après une courte formation le jour de la remise des clés pour délivrer un permis provisoire aux clients. Pour des séjours pouvant aller d’une journée à plusieurs semaines et des tarifs hebdomadaires se situant entre 150 et 700 euros par personne, selon la taille et le confort du bateau mais aussi la saison.
Antonin Tabard
> Plus d’informations sur www.lescanalous.com .