À la poursuite du tourisme vert
La crise sanitaire et les confinements successifs ont poussé les Français à redécouvrir le territoire national, mais aussi à rechercher, sans doute plus qu’avant, le contact avec la nature. Mer, montagne, campagne sont plus en vogue que jamais, ce qui correspond à la vogue du “tourisme vert”, de l’écotourisme, du “slow tourisme”. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, 56 % de nos visiteurs sont prêts à payer plus cher pour des vacances écologiques. Et notre pays, avec ses espaces naturels protégés, offre de formidables opportunités à ces nouveaux comportements, qui coïncident avec un phénomène de société : l’engouement vers un tourisme responsable, soucieux de ne pas dégrader l’environnement, qu’il s’agisse des espèces, des paysages, des modes de transport ou d’hébergement.
Comment les régions ont-elles fait face à cette poussée de “tourisme vert” ? Que proposent-elles aux Français pour leur permettre d’assouvir leur besoin de nature et d’air pur ? Comment les acteurs du tourisme se sont-ils réorganisés pour répondre à ces nouvelles demandes ? Voyage à la poursuite du tourisme vert !
Et d’abord un essai de définition. Il existe en réalité deux angles de vue pour définir le tourisme “vert”, qui se rejoignent par bien des aspects. D’abord, le choix que nous, touristes, faisons de séjourner à la campagne, à la montagne, plutôt que de s’entasser sur des plages ou en ville ; de privilégier la randonnée ou le vélo à l’automobile ; de se hâter lentement version slow tourisme ; de faire attention à ne pas dégrader notre environnement. C’est le tourisme vert… côté usagers.
Et puis il y a le tourisme vert côté acteurs du tourisme. Ceux qui répondent à l’exigence d’écotourisme ou de tourisme durable, à travers des critères très précis, donnant accès à des labels “clefs vertes”, “écohôtels”, “écogîtes”, ou encore “écovillages”, répondant au passage à une certification internationale. Choix du type d’énergie, gestion de l’eau et des déchets, usage des circuits courts, lutte contre la “surfréquentation” ou le “surtourisme” en proposant d’autres choix, en mettant en valeur les innombrables “pépites” inconnues que recèle notre patrimoine historique ou naturel.
L’Etat, à travers le plan Destination France, en s’appuyant sur son bras armé Atout France et sur les Régions à travers leurs comités régionaux de tourisme, a accompagné cette tendance en lançant son appel à projets “slow tourisme” dont les premiers résultats ont été connus en février (lire en encadré). Toutes les régions s’y sont d’ailleurs mis, il suffit de lire dans les pages suivantes les actions menées aux six coins de l’Hexagone pour en être convaincu.
Ensuite, à chacun de faire preuve d’imagination. C’est ce que nous proposons dans le dossier qui suit. Naviguer sur les canaux de Bourgogne ou en canoë au milieu des châteaux de la Loire ; dormir dans un gîte musical en Ariège ou dans un cocon suspendu sur les hauteurs corses ; explorer les marais du Cotentin ou la forêt de Brocéliande ; redécouvrir les chemins de Compostelle ou tester le “glamping” martiniquais : on vous souhaite un bon voyage, mais en version “slow” !
Philippe Martin