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Philippe Martin
03/07/2022
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Un fragment du Festin d’Hérode, un chef d’œuvre qui vaut à lui seul le déplacement.

Voyage à travers le Moyen-Age

Le Palais des Beaux-Arts de Lille propose un itinéraire rénové et interactif à travers des œuvres vieilles de six siècles.

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De passionnantes visites guidées.

La scène, tirée des Evangiles, est en soi abominable : le roi Hérode, séduit par la danse de Salomé, accepte de lui livrer la tête de Jean-Baptiste, mais la danseuse se montre épouvantée lorsque la tête du saint lui est présentée sur un plateau. Pourtant sa représentation est formidable : un bas-relief en marbre blanc de Carrare où l’auteur, sur un seul centimètre d’épaisseur, est parvenu à superposer une dizaine de plans successifs, donnant un effet de perspective saisissant !

On pourrait dire que le sculpteur en question a tout simplement inventé à la fois le trompe l’œil et la “3D”. Certes. Sauf que Donatello, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a réalisé ce chef d’œuvre dans son atelier de Florence en…1435 ! Un chef d’œuvre, Le Festin d’Hérode, qui constitue l’un des fleurons du nouveau département“ Moyen Age et Renaissance”, rouvert au Palais des Beaux-Arts de Lille après plusieurs années de travaux.

D’autant que ce bas-relief s’enrichit d’un film diffusé en continu, mettant en valeur le récit de l’œuvre et son incroyable composition. C’est d’ailleurs la volonté de ce département rénové et enrichi : rendre ce panorama de l’art en Europe, allant du 12ème au début du 16ème, plus vivant, plus interactif, on oserait dire plus ludique. Ainsi le retable Le chevalier, la princesse et le dragon (art germanique de 1480) fait-il face à un écran géant où est justement diffusée la scène du combat contre le dragon, extraite de la série… “Games of Thrones” !

Maesta, la passion du Christ, est transformée en un tableau animé où 26 scènes se métamorphosent en autant de tableaux vivants interprétés par des comédiens. On peut aussi y parcourir un manuscrit enluminé du XVème siècle grâce à un “feuilletoire numérique”. Et, bien sûr, y admirer les nouvelles acquisitions comme Ecce Homo, superbe triptyque de 1520 acquis par la ville de Lille et la DRAC des Hauts-de-France en juin 2021.

Dans ses caves voûtées de pierre et de briques, à deux pas des fameux plans-reliefs de Vauban, le Palais des Beaux-Arts de Lille vous emmène ainsi six siècles en arrière, pour un surprenant voyage dans le temps.

Philippe Martin

https://pba.lille.fr/ #MOYENAGE2022

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Maesta, la passion du Christ, transformée en un tableau animé.
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Le retable Le chevalier, la princesse et le dragon fait face à un écran géant où l’on diffuse un extrait de Game of Thrones.
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