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Philippe Martin
07/06/2021
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L’Atlantique pourrait bénéficier à l’avenir d’une “macrorégion”.

Vers une “macrorégion” pour l’Atlantique

Le Comité européen des régions appelle à la création d’un nouveau programme. Plusieurs Régions françaises sont partantes.

L’Union européenne compte actuellement quatre “macrorégions”, qui permettent de faire travailler ensemble des territoires appartenant à des pays différents, mais qui font face aux mêmes difficultés et peuvent trouver des solutions ensemble : la mer Baltique (2009), la région du Danube (2010), l’Adriatique et la mer Ionienne (2014), et les régions alpines (programme EUSALP ou SUERA, 2015).

Le Comité européen des régions plaide depuis plusieurs mois pour la création d’un cinquième programme, qui concernerait la Région Atlantique. Les propositions du CdR figurent dans un avis présenté par la région espagnole de Cantabrie et adopté à l’unanimité lors de la session plénière des 17-19 mars .

En France, si la Bretagne et la Normandie ne se sont pas encore exprimées sur ce projet, la Nouvelle-Aquitaine et les Pays de la Loire y sont très favorables. Les régions atlantiques de l’UE sont situées dans quatre États membres : la France, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, dont les territoires espagnols (Navarre, Pays basque, Cantabrie, Asturies, Galice, Andalousie et Canaries) sont tous partants. Les Cornouailles et le Pays de Galles pourraient également être concernées, malgré le Brexit.

 « La Nouvelle-Aquitaine a toujours été très attachée à la Stratégie maritime atlantique qu’elle juge prioritaire, explique Isabelle Boudineau,vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine et présidente de la commission COTER du CdR. Cette stratégie montre toutefois des limites en termes de gouvernance, pilotée jusqu’à ce jour par les Etats, et de financements, car elle n’a pas de budget dédié. »

Du côté de la région Pays de la Loire, la vice-présidente Vanessa Charbonneau souligne : «  Pour notre Région des Pays de la Loire, la macrorégion apparait comme un levier pertinent pour mener des actions concertées avec les régions voisines de l’arc atlantique, sur la thématique maritime bien sûr mais les transports, le tourisme, ou l’innovation, à la condition que les Régions soient impliquées dans la gouvernance ».

Le CdR propose que la nouvelle macrorégion se concentre sur un certain nombre de secteurs qui présentent une véritable capacité transnationale, tels que l’énergie maritime, la pêche, la protection de l’environnement, le changement climatique, les transports et la recherche scientifique et technologique.

En 2011, la Commission européenne avait adopté une stratégie maritime pour la région de l’océan Atlantique, en réponse aux appels répétés en faveur d’une coopération plus ambitieuse. Mais les élus concernés la jugent désormais insuffisante.

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Isabelle Boudineau et Vanessa Charbonneau l’appellent en tout cas de leurs vœux.

Une série de mesures concrètes

  • La création d’une macrorégion atlantique, selon le modèle de gouvernance à plusieurs niveaux de la macrorégion alpine.
  • L’extension de la portée des autoroutes de la mer dans l’Atlantique, ce qui permettrait de nouvelles liaisons entre les ports et mettrait en valeur leur importance stratégique pour relier l’Irlande au continent dans le contexte post-Brexit.
  • L’élaboration, par le CdR, d’un inventaire des activités de l’économie bleue dans chaque région, afin de créer une véritable carte du développement de l’économie bleue au sein de l’UE.
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