Renaud Muselier : “Les Régions plus soudées que jamais”
Le président de Régions de France met l’accent sur la solidarité qui unit les présidents de conseils régionaux.
Président du conseil régional Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier a présenté le lundi 30 mars le “Plan d’urgence, de solidarité et de relance” pour sa Région. Il a également répondu à Régions Magazine à propos du travail que les Régions mènent en commun depuis le début de la crise.
Régions Magazine : Quand vous avez été élu président de Régions de France pour succéder à Hervé Morin, vous n’aviez évidemment pas prévu que les Régions seraient confrontées à une double crise d’une telle gravité, à la fois sanitaire et économique. Etes-vous satisfait de la solidarité qu’elles affichent au sein de ce que vous aimez appeler un “pack” régional ?
Renaud Muselier : C’est vrai que j’aime cette expression, car elle symbolise l’esprit collectif que je souhaite voir s’instaurer au sein de notre équipe.
Je dois d’abord dire que nous avons en ce moment des relations avec le gouvernement que je qualifierais de “normalisées”. Nous avions un problème avec le Premier ministre et Mme Pénicaud, avec celle-ci cela ne s’est pas arrangé, mais nous arrivons à dialoguer avec les services du Premier ministre. Et avons pu nous intégrer dans le “Pacte de solidarité” mis en place par le gouvernement pour venir au soutien des entreprises.
En ce qui nous concerne, nous avons profité du Salon de l’Agriculture pour réintégrer parmi nous Xavier Bertrand et la Région des Hauts-de-France, qui nous avaient provisoirement quittés. Nous avons donc aujourd’hui un pack au complet, soudé pour affronter cette crise.
C’est d’ailleurs l’un d’entre nous, Jean Rottner, président du Grand Est, dont je me plais à souligner le courage et l’engagement exemplaire, qui a été le premier à nous alerter sur la gravité de ce que nous allions vivre, et nous sommes plusieurs régions à accueillir bien volontiers les patients que la sienne nous adresse.
Pour le reste, nous venons par exemple d’avoir une réunion d’une heure trente, tous ensemble, toutes Régions représentées, et où les présidents de Région unanimes m’ont mandaté pour poursuivre avec le gouvernement les différentes négociations en cours.
Nous sommes à la table de toutes les discussions, notamment économiques, et nous nous en tenons à notre doctrine actuelle de “zéro polémique”. Et pourtant vous savez la qualité et l’importance des personnalités politiques qui composent notre équipe !
Donc, pour en revenir à votre question, nous formons plus que jamais une Fédération, et une Fédération au complet.

Le président de la Région Sud ici en compagnie des représentants des professions sanitaires, lors d’une visite à Marseille d’Édouard Philippe et Jean-Michel Blanquer.
Créditphoto Régions Sud.
“On sort des contrats de Cahors”
Régions Magazine : Depuis le début de l’épidémie, les Régions engagent des fonds importants, sur le plan sanitaire mais aussi pour venir en aide à leurs entreprises. Comment allez-vous faire pour respecter la règle des 1,2 % à ne pas dépasser dans votre fonctionnement, règle fixée par le gouvernement et dite du “Contrat de Cahors” ?
Renaud Muselier : Le premier Ministre nous l’a confirmé, on sort des contrats de Cahors, dans cette circonstance exceptionnelle, et donc cette règle n’existe plus. De la même manière, la négociation des contrats de Plan Etat/Régions, qui devait s’achever en juin, est reportée à une date ultérieure.
Reste à savoir si les dépenses supplémentaires engagées par les Régions, notamment dans le cadre du “pacte de solidarité” impulsé par le gouvernement, relèveront du fonctionnement, ou plutôt de l’investissement comme le demandent les Régions. Cette question relève d’un débat entre Bercy et Matignon, et n’a pas encore été tranchée.
Propos recueillis par Philippe Martin
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