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Philippe Martin
18/04/2020
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Renaud Muselier à Public Sénat : “Il faut une feuille de route claire”

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Le président de Régions de France revient sur la relation entre les Régions et l’exécutif, depuis le début de l’épidémie.

Renaud Muselier était l’invité politique de l’émission matinale de Public Sénat. Interviewé (à distance en raison du confinement) par Oriane Mancini, le président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et président de Régions de France est revenu en détail sur le plan de déconfinement, sur l’accès aux masques, et sur les relations entre les Régions et l’exécutif dans la crise actuelle, liée à l’épidémie de coronavirus et au confinement qui en découle.

Voici quelques-uns des principaux passages de son intervention, à retrouver en intégralité depuis notre site sur celui de notre partenaire Public Sénat.

Sur le plan de déconfinement de l’exécutif :

« Le Président de la République a fixé la date du 11 mai avec un certain nombre de dispositions notamment pour le déconfinement des écoles, et la date du 14 juillet pour les rassemblements de masse. Dans le cadre du déconfinement c’est la distanciation qui est importante, ce ne sont pas les masques ou les tests sérologiques.

Les difficultés demeurent économiques, notamment dans le secteur du tourisme. En région Sud se pose la question de la gestion des festivals.

Cantine ou pas cantine ? Comment organiser la distanciation dans les transports scolaires ? Le Premier ministre doit nous donner une feuille de route claire pour relancer le travail, comme par exemple dans le BTP. Il faut que ce soit simple, très clair, concret et très pratique. Si du flou demeure cela va entrainer de la défiance et de l’inquiétude. »

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Sur la réouverture des lycées :

« Nous avons eu un CHCT, j’ai eu une réunion avec Monsieur Blanquer ou j’ai posé des questions en demandant une certaine souplesse pour travailler avec notre recteur. Il faut que les recteurs aient une certaine liberté pour que les régions ne soient pas coincées par un recteur qui devrait demander à Paris si une cantine peut ouvrir à tel endroit ou pas. Le principe c’est la distanciation. Sur cette base là on doit pouvoir trouver des solutions. »

Sur l’accès aux masques :

« Se posent deux problèmes : celui de l’utilité des masques et celui de savoir comment répondre à l’angoisse des gens. Il y a plusieurs catégories de maques. Les FFP2 qui doivent être destinés aux soignants qui se retrouvent face à un risque et les masques chirurgicaux qui peuvent être portés par tout le monde pas plus de 4h par jour. En région Sud d’ici la fin du mois nous aurons commandé 500.000 masques FFP2 et près de 10 millions de masques chirurgicaux destinés aux hôpitaux publics et privés, EHPAD, pharmaciens, médecins, infirmiers, aux personnes handicapées et services à la personne, ainsi qu’aux pompiers, policiers qui sont aussi en première ligne.

Mais pour autant il faut une réponse sur l’aspect psychologique. La difficulté aujourd’hui c’est que nous n’avons pas une doctrine claire. Dans ma région nous sommes en train d’organiser une centrale d’achat qui permettra aux entreprises d’acheter des masques pour leurs salariés dans le cadre de commandes groupées à raison de 5 millions par semaine. »

Sur le Professeur Raoult

« Je soutien le Pr Raoult dans sa démarche et j’essaie d’être le plus objectif possible. Dans la région Sud on constate que la filière que nous avons mis en place avec les appels d’urgence au 15, le SAMU, les réanimations, et les lits covid en aval, est fluide. Nous sommes aujourd’hui dans un plateau à 60 %. Le Pr Raoult me disait hier qu’il faisait à l’IHU de Marseille 800 tests par jour dont 22 positifs et qu’aujourd’hui il n’en fait plus que 300 dont 5% de positifs. »

Sur une Prime pour les fonctionnaires territoriaux :

« Nous programmons cette prime pour fin juin nous l’adapterons avec les syndicats et les personnels pour avoir quelque chose de juste. Nous aurons un débat pour voir si cette prime doit être unique pour tout le monde ou tenir compte des différences, afin que cette prime soit un plus et non une source de bagarre.

Je regarderai ce qui se fait au niveau de la commande d’Etat et les critères. Tous les lundis les présidents de régions se retrouvent pour traiter de nos problèmes ou des nouvelles consignes de l’Etat et on voit comment on s’adapte. C’est aussi là qu’on montre que les régions participent à la décentralisation et la différenciation. »

Sur la loi décentralisation

« Je suis convaincu que demain ne peut pas être comme hier et si on regarde ce que nous avions proposé avec Territoires Unis il y a 18 mois, aujourd’hui il faut en tenir compte, nous avons une capacité d’action beaucoup plus rapide au plus proche du terrain et il faut nous faire confiance, et clarifier les compétences. »

Sur les relations entre l’Etat et les régions

« L’année dernière on ne se parlait plus, toutes les arbitrages étaient anti-régions avec comme cerise sur le gâteau la démarche avec Madame Pénicaud sur l’apprentissage. Depuis le début de l’année nous avions essayé de repartir sur de nouvelles bases et maintenant nous sommes associés aux démarches économiques sanitaires, nous y contribuons financièrement, nous avons lancé dans nos propres régions des fonds d’urgences de solidarité et de relance.

On verra si ce partenariat obligatoire qui montre que l’on peut être complémentaire disparaitra. Mais aujourd’hui avec l’Etat nous ne sommes pas dans la polémique, ça ne nous intéresse pas, les règlements de comptes politiques auront lieu plus tard, nous sommes dans l’action, nous voulons des résultats. »

Pour retrouver l’intégralité de l’émission :

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