À LA UNE
par Philippe Martin
11 février 2019
missionpatrimoine 01
Homepage : Stéphane Bern a choisi la rotonde de Montabon, dans la Sarthe, pour fêter le premier anniversaire de sa Mission Patrimoine. Ci-dessus : Sophie Mette et Michel Larive, devant l’Assemblée nationale, et Stéphane Bern, devant le Sénat, ont tour à tour dressé le bilan de la Mission Patrimoine.

Mission patrimoine : bien, mais peut mieux faire

Tour à tour, une commission parlementaire et Stéphane Bern lui-même devant le Sénat, ont dressé le bilan de l’opération. Un vrai succès, qui demande confirmation.

Les quatre vérités de M. Patrimoine : dans son numéro de juin 2018, Régions Magazine donnait ainsi largement la parole à Stéphane Bern. L’animateur de télévision était alors au cœur de sa double mission : dresser un inventaire des richesses les plus mal en point de nos territoires, et organiser un “Loto du patrimoine” destiné à financer les investissements les plus lourds. Tour à tour, l’Assemblée Nationale et le Sénat viennent de dresser un premier bilan du dispositif.

Le 22 janvier, Sophie Mette, députée (MD) de Gironde, et Michel Larive, député (FI) de l’Ariège, ont présenté à la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale les conclusions de la “mission flash Première évaluation du Loto du patrimoine”.

Les rapporteurs se sont réjouis du succès commercial de l’opération : le tirage spécial a suscité un surcroît de mises d’environ 30 % par rapport à un tirage ordinaire, et la fondation du Patrimoine devrait récupérer entre 21 et 22 M€. 2,8 millions de Français ont joué au jeu à gratter événementiel qui proposait un jackpot exceptionnel de 1,5 M€. Plus de deux millions de Français ont participé au Super Loto de 13 M€ proposé au moment des Journées européennes du Patrimoine. Ce Loto a également, selon les deux députés, donné une “dimension plus démocratique au patrimoine, participant ainsi à la cohésion nationale”. N’en déplaise aux pisse-vinaigres, la personnalité et la popularité de Stéphane Bern n’y sont évidemment pas étrangères.

Quelques bémols

Les parlementaires émettent toutefois quelques bémols. Ils relèvent que si ce Loto devait initialement ne financer que le petit patrimoine en péril, il a été en quelque sorte partiellement détourné de ses objectifs, dans la mesure où 73 % des projet retenus pour cette première édition étaient déjà classés ou inscrits aux Monuments historiques. De plus, 62 % appartiennent à es propriétaires publics. Par ailleurs la répartition des fonds réserve l’essentiel des sommes recueillies aux 18 “projets emblématiques” sélectionnés par Stéphane Bern, le reste allant aux 251 autres projets qui recevront des montants “relativement faibles”.

Les rapporteurs sont également revenus sur la répartition des fonds recueillis : sur un ticket vendu 15 €, 1,52 euro est finalement allé au patrimoine, le reste allant aux gagnants, mais surtout à l’Etat qui s’est largement servi au passage (TVA, CSG, CRDS, etc.). La “mission flash” plaide donc pour le lancement d’un second jeu, “moins cher pour être accessible au plus grand nombre, mais dont la part des mises allouée au patrimoine serait plus élevée, notamment grâce à un abaissement du retour au joueur”.

“Secouer le cocotier”

Pour sa part, Stéphane Bern lui-même a été auditionné le 30 janvier par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat. S’il a longuement remercié les sénateurs pour leur soutien (ils ont voté l’exonération des taxes pour le Loto du patrimoine, amendement qui n’a finalement pas été retenu), il a tenu à rappeler les difficultés de sa mission, évoquant un “vrai décalage entre ce qui est décidé à Paris et cette ruralité qui se sent abandonnée par la capitale”. Déplorant au passage “la complexité des procédures et les inégalités entre communes, ainsi que la difficulté des relations ave les services du ministère de la Culture”. “J’ai dû un peu secouer le cocotier et puis les choses se sont un peu détendues”, a-t-il conclu à ce sujet.

Et deux jours plus tard, le 1er février, l’animateur a visité le chantier de restauration de la Rotonde ferroviaire de Montabon (Sarthe), un des sites sélectionnés dans le cadre de sa mission (lire en encadré). Histoire de joindre, une fois de plus, le geste à la parole.

 


Lire la suite dans le numéro 147 de Régions Magazine

Pour lire la suite abonnez-vous à Régions Magazine
À LIRE ÉGALEMENT
Voir tous les articles