L’insécurité n’est pas le thème majeur des régionales !
Contrairement à ce que souhaite l’extrême-droite, le choix des électeurs se fera sur d’autres thèmes.
C’est, il faut l’avouer, une très grosse surprise, et plutôt réconfortante. A force d’entendre sur toutes les antennes les représentants du Rassemblement National, et de l’extrême-droite en général, répéter que le vote des Français aux élections régionales des 20 et 27 juin serait d’abord fondé sur le thème de l’insécurité, on aurait fini par le croire. Or une étude publiée le 17 juin dit tout le contraire.
Réalisée par l’Ifop pour Internom France à une semaine du vote (10-11 juin), cette étude montre en effet que le vote sanction ne devrait pas être le principal moteur du vote de dimanche prochain. Et que si les questions de sécurité devraient jouer un rôle très important, leur poids dans le choix électoral des Français est quelque peu à relativiser par rapport à d’autres enjeux de la campagne (santé, emploi, économie…) mais aussi par rapport à de précédents scrutins.
Autre point important : contrairement à ce qu’une partie de la presse nationale véhicule depuis des semaines, le choix des électeurs en région ne se fera pas sur les enjeux nationaux, mais bien locaux.

Autre révélation importante de cette étude : la lutte contre l’insécurité n’apparaît qu’en troisième position dans les motivations des électeurs, derrière la santé et l’emploi, et tout juste devant des enjeux plus locaux, tels que la gestion des finances de la région, les transports régionaux, la formation professionnelle ou le développement économique.

Troisième enseignement de cette étude : la stratégie de lutte contre la pandémie de Covid-10 n’aura qu’une incidence mineure sur le vote des électeurs.

Enfin, la lutte contre la délinquance sera bien un enjeu déterminant du scrutin, mais “seulement” pour 42 % des électeurs, contrairement à ce qui risque de se passer lors de la prochaine élection présidentielle.

En conclusion, il n’est pas inutile de rappeler qu’il y a six ans, lors du scrutin régional de décembre 2016, l’écrasante majorité des instituts de sondage donnaient le Front National gagnant dans deux Régions de métropole au moins (Hauts-de-France et PACA) et le reste des Régions aux listes de droite. A l’arrivée, on sait ce qu’il est advenu : cinq Régions à la gauche, sept à la Droite, aucune pour le FN. Tout peut donc encore se passer lors du vote des 20 et 27 juin. Mais pas forcément le pire.
Étude Ifop pour Internorm, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 11 juin 2021 auprès d’un échantillon de 1 004 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.
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