L’Île-de-France veut gagner du terrain
Dans sa stratégie de relance industrielle, la Région s’attaque à une de ses difficultés majeures : la pénurie de foncier. Et propose 80 terrains immédiatement disponibles.
12.000 m², 12 millions d’habitants : l’Île-de-France est évidemment la région la plus peuplée de France métropolitaine, mais c’est aussi la plus petite, et donc la plus densément peuplée. C’est aussi la deuxième région industrielle de notre pays, avec 400.000 salariés, derrière Auvergne-Rhône-Alpes. Donc, dès qu’il s’agit d’attirer des industries nouvelles, la première difficulté réside dans la quête du foncier.
L’initiative présentée par Valérie Pécresse, présidente du conseil régional, et Alexandra Dublanche, vice-présidente en charge du Développement économique, prend ici tout son sens. Car le point le plus significatif de la “stratégie quinquennale de réindustrialisation et de décarbonation” présentée le 24 octobre réside dans l’accessibilité au foncier. « Lorsqu’un investisseur veut s’installer chez nous, la première question qu’il pose c’est : “où sont les terrains disponibles” ? », lance la présidente.
D’où l’idée de proposer aux industriels des terrains disponibles à très court terme. 80 d’entre eux ont déjà été identifiés, soit 550 hectares immédiatement utilisables. 65 autres le seront à terme, cette fois pour un total avoisinant les 1.000 hectares. Le schéma directeur de l’Île-de-France prévoit encore 540 hectares d’extensions réservés à l’industrie, ce qui devrait permettre de dépasser les 2.000 hectares pour les activités productives. Un site internet dédié, smartimplantation.smartidf.services/ a été créé à cet effet, à destination des entreprises à la recherche de foncier disponible.
Pour s’inscrire dans une démarche liée à l’industrie verte, la Région créée également un fonds souverain régional doté de deux volets. Le premier ouvert à la pré-industrialisation, est tourné vers des start-ups de greentech ou de quantique innovantes ; le second (150 M€), un fonds de décarbonation destiné à soutenir les industries plus traditionnelles (bâtiment, énergies renouvelables) qui doivent investir pour décarboner. Des prêts de 500.000 € avec décalage de remboursement leur seront consentis.
Au total, la collectivité compte investir plus de 400 M€ en cinq ans pour « faire entrer la France dans l’ère de l’industrie décarbonée compétitive », selon les mots de Valérie Pécresse. Sans oublier le volet formation : une prime de 2.000 € sera octroyée à tous les demandeurs d’emploi qui souhaitent se former aux métiers de l’industrie. Et trois nouvelles écoles seront créées dès 2024, à Argenteuil, Montereau et Poissy, pour attirer de jeunes “décrocheurs” et les spécialiser vers les métiers de la métallurgie et de la chaudronnerie.
Philippe Martin
Retrouvez ici les cartographies des projets industriels en cours ou à venir.
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