Les sortants s’en sortent plutôt bien
Tous les présidents de région sortants se représentent. Et ils sont plutôt bien placés dans les sondages… pour le moment.
Il ne manquait plus qu’elle : Christelle Morançais, présidente (LR) de la Région Pays de la Loire, a annoncé le 6 mai qu’elle briguerait de nouveau les suffrages des électeurs. Celle qui avait succédé à Bruno Retailleau en cours de mandat partira donc au combat contre François de Rugy pour LREM, Guillaume Garot (PS) à la tête d’une liste de gauche, Hervé Juvin pour le Rassemblement National, et Matthieu Orphelin pour EELV.
S’il est encore trop tôt dans cette région pour bénéficier de sondages fiables, dans toutes les autres la tendance est plutôt au renouvellement des sortants. Bien sûr, en Région Sud-PACA, le retrait puis le retour de la candidate LREM Sophie Cluzel fausse la donne sondagière. Le dernier sondage IFOP plaçait toutefois le président sortant (LR) Renaud Muselier en tête, mais dans un scrutin très serré face au candidat du Rassemblement National Thierry Mariani : 39 % contre 37 % au 2ème tour. A noter que dans le cas d’un maintien de Sophie Cluzel, c’est Thierry Mariani qui virerait en tête au 1er tour.
Scrutin serré aussi dans les Hauts-de-France où le sortant Xavier Bertrand, à la tête d’une liste LR-UDI, devance le représentant du RN Sébastien Chenu d’une courte tête au premier tour (35 % contre 32 %) et l’emporte plus largement si LREM ne se maintient pas au second tour (43 % contre 34 % pour Sébastien Chenu). A noter que dans l’hypothèse d’une triangulaire, la liste d’union de la gauche emmenée par l’écologiste Karima Delli peine à dépasser les 20 %. Reste à savoir si l’arrivée annoncée du Garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti pour renforcer (ou mener ?) la liste LREM de Laurent Pietraszewski, qui peine à atteindre les 10 %, viendra ou non changer la donne (sondage IPSOS du 3 mai).
En Île-de-France, où la gauche part divisée entre Audrey Pulvar (PS, créditée de 10 % des voix), Clémentine Autain (LFI, PCF, 10 %) et Julien Bayou (EELV, 13 %), la présidente sortante Valérie Pécresse (LR-UDI) vire en tête avec 32 % des voix, devant le RN Jordan Bardella (19 %), et l’emporte assez nettement quelle que soit la configuration du second tour (sondage Ipsos 14 avril), surtout si la liste LREM de Laurent Saint-Martin (11 % au premier tour) ne se maintient pas.
Même chose en Auvergne-Rhône-Alpes où le président sortant LR Laurent Wauquiez vire nettement en tête au premier tour (31 %, contre 19 % pour le RN Andréa Kotarac, 16 % pour la liste LREM de Bruno Bonnell, 13 % pour la liste EELV de Fabienne Grébert, et 11 % pour la candidate du PS Najat Vallaud-Belkacem. Au second tour, Laurent Wauquiez l’emporte dans tous les cas de figure (sondage Ipsos 29 avril).
En Normandie le président sortant Hervé Morin (Les Centristes-LR-Modem) avec 31 % des voix au 1er tour devance celui du Rassemblement National Nicolas Bay (26 %), la première liste de gauche (PS, EELV) conduite par Mélanie Boulanger atteignant 16 %. Au second tour Hervé Morin l’emporte nettement dans tous les cas de figure.
Score plus serré en revanche en Nouvelle-Aquitaine où le président sortant (PS, PCF, PRG) Alain Rousset ne devance que d’une courte tête au premier tour la représentante du Rassemblement National Edwige Diaz (25 % contre 24 %), Geneviève Darrieussecq (LREM) atteignant 19 % et Nicolas Fleurian (LR) 14 %. Au deuxième tour, Alain Rousset l’emporte plus largement quel que soit le cas de figure (37 % contre 26 % au RN).
En Occitanie (présidente sortante Carole Delga, PS), en Bourgogne-Franche-Comté (présidente sortante Marie-Guite Dufay, PS), en Centre-Val de Loire (président sortant François Bonneau, PS) et en Bretagne (président sortant Loïg Chesnais-Girard, PS), des sondages commandés par les partis politiques donnent globalement l’avantage aux équipes sortantes, parfois à l’issue de scrutins très serrés.
A ce stade, un “grand chelem” des sortants reste possible, à l’inverse des élections régionales de 2015 où seulement trois présidents sortants sur 23 (Alain Rousset, Philippe Richert et François Bonneau) avaient été réélus.
Rappelons également qu’il faut franchir la barre des 10 % de votants pour être présents au second tour, une barre dont plusieurs candidats de la majorité (LREM) sont extrêmement proches.
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