Les Régions proposent un plan de 100 milliards à la SNCF
Pour moderniser le réseau, quinze présidents de Région veulent engager le dialogue avec l’opérateur ferroviaire.
Les mobilités de demain passeront par le train… ou ne passeront pas. C’est dans ce contexte sensible que Carole Delga, présidente de Régions de France, vient d’adresser un courrier à Jean-Pierre Farandou, président-directeur général de SNCF, sollicitant un échange dans les meilleurs délais « afin d’établir un état précis de la situation, portant à la fois sur l’effectivité des hausses du prix d’achat de l’énergie par la SNCF, sur l’impact en 2022 et en 2023 de ces hausses sur les demandes d’indexation ou de compensation extra-conventionnelle ». Cette rencontre étant un « préalable à toute négociation conduite à l’échelon régional, dans le cadre des futures conventions TER. »
En effet, en raison de la crise énergétique, les prévisions d’augmentation de coûts pour les Régions dépasseraient les dépenses effectivement prises en charge par la SNCF, remettant en question leurs équilibres budgétaires déjà mis à rude épreuve par la crise du covid et désormais par l’actuelle situation géopolitique.
Mais les présidents de Région vont plus loin. Quinze d’entre eux, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde, proposent un plan de 100 milliards d’euros entre 2023 et 2033, cofinancé par l’Etat, l’Europe, la SNCF et les collectivités, pour moderniser l’offre de trains en France.

Les Régions, rappellent cette tribune, « transportent chaque jour 13 millions de voyageurs et de scolaires, dans, entre autres, 8.000 trains régionaux et 6.200 Transiliens et RER en Île-de-France. Garantir les mobilités ferroviaires qui irriguent les villes comme les campagnes, c’est assurer un avenir décarboné à nos territoires et une accessibilité à leurs habitants.
Le ferroviaire, c’est aussi l’innovation industrielle. Le réseau français est un maillage de voies ferrées aujourd’hui obsolescentes, de matériel roulant vieillissant, un savoir-faire industriel encore reconnu dans le monde, mais aujourd’hui fortement concurrencé. Ce réseau ferré requiert, selon Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF lui-même, un investissement de 100 milliards d’euros sur quinze ans, pour sa remise à niveau immédiate et pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Il est également urgent d’accélérer la régénération indispensable de la partie du réseau des RER franciliens devenue extrêmement vétuste faute d’entretien et qui transporte pourtant quotidiennement des millions de voyageurs », concluent les Régions (lire à ce sujet l’interview de Muriel Signouret, directrice déléguée aux territoires, dans Régions Magazine n°164).
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