Les Régions fusionnées s’en sortent plutôt bien
Un rapport de la Direction des collectivités locales met en exergue, pour les nouvelles “grandes Régions”, des dépenses de fonctionnement contrôlées et une capacité d’investissement augmentée.
La polémique sur l’intérêt des “grandes Régions” ayant fusionné depuis 2015, plus ou moins volontairement relancée par le Premier ministre Jean Castex lors de son passage à Colmar, a connu un nouvel épisode, positif celui-là, avec la publication le 15 février d’une étude très complète de la “Direction générale des collectivités locales” (DCGL). A défaut d’économies réalisées dans le cadre de la fusion des nouvelles grandes Régions, en 2015, le rapport de cet organisme indépendant établit que ces fusions n’ont pas entraîné de surcoûts, et ont même permis des investissements supérieurs à ceux des autres Régions ayant conservé le même périmètre. Une pierre dans le jardin de ceux qui ne trouvent aucun intérêt à ces fusions.
L’étude de la DCGL permet du même coup de pondérer le rapport de la Cour des Comptes, publié en septembre 2019, qui pointait les “surcoûts importants” nés de la réforme menée par le gouvernement de Manuel Valls en 2015, notamment en raison de l’harmonisation par le haut des régimes indemnitaires. Pour la DGCL, si l’on neutralise les compétences en matière de transports et de gestion des fonds européens (qui ont fait l’objet de transferts sur la période), les deux catégories de régions ont maintenu, globalement, leurs dépenses de fonctionnement en 2019 “au même niveau que celui de 2015”.
Les Régions fusionnées enregistrent même une augmentation moindre de leurs frais de personnels sur la période 2015-2019 : +9,8 %, contre +12,2 % pour les Régions dont les limites n’ont pas bougé. Les nouvelles grandes Régions ont vu leurs charges financières reculer de plus de 20 %, tandis que les Régions inchangées ont enregistré une progression d’un peu plus de 7 %.
Au niveau des investissements, c’est encore mieux : les nouvelles Régions ont en effet augmenté lesdits investissements de +11,9 %, tout en améliorant leur capacité de désendettement, qui est passée de 4,6 ans à 4,1 ans. Alors que les Régions dont les périmètres n’ont pas évolué ont vu leurs dépenses d’investissement chuter de 10 %.
Pour la Région Grand Est, qui a immédiatement réagi en se félicitant de ces chiffres, « à politique identique, le coût par usager/bénéficiaire aurait été largement supérieur en l’absence de fusion » et, pour ne prendre que cet exemple, « le déploiement du très haut débit, n’aurait pu être envisagé que dans des délais beaucoup plus longs ».
A Régions de France, on se réjouit évidemment des résultats de ce rapport : « Cette analyse objective rappelle ainsi les efforts engagés par l’ensemble des Régions pour développer leurs investissements au profit de leur territoires et de leurs habitants grâce à une maitrise de la dette et de leurs dépenses de fonctionnement », conclut l’association des Régions.



