À LA UNE
Philippe Martin
08/12/2021
211208 Regions Magazine Homepage03
Échange en visio entre Fabienne Dulac et les “nouveaux leaders d’Orange France” réunis lors du “leadersmeeting Orange”.

« Le besoin en connexions a explosé »

La crise sanitaire a amplifié le besoin des Français d’être raccordés à la fibre, condition indispensable à l’attractivité d’un territoire. Comment Orange a-t-il fait face ? Le point avec sa CEO Fabienne Dulac.

Entrée chez Orange (alors France Télécom) en 1997 au sein de la division Multimédia, Fabienne Dulac a dirigé depuis de nombreuses divisions de l’entreprise, notamment celle des ventes, puis de la communication. Ce qui peut expliquer, au moins en partie, son goût permanent pour le contact, les échanges et la pédagogie…

En 2015, elle est nommée CEO d’Orange France, et est aujourd’hui directrice générale adjointe d’Orange. Elle passe une bonne partie de son temps à travers la France, à visiter sur place les équipes d’Orange, y compris les ultramarins dont elle parle avec enthousiasme (lire par ailleurs). Et elle est particulièrement bien placée pour expliquer à quel point le Très haut débit est un facteur incontournable d’attractivité pour nos territoires.

211208 Regions Magazine Photo04
Fabienne Dulac est aujourd’hui CEO d’Orange, et à ce titre, visite en permanence l’ensemble des territoires de métropole et d’outremer. Orange compte aujourd’hui 137.000 salariés, dont 79.000 en France, pour un chiffre d’affaires 2020 de 42,3 Md€, et 266 millions de clients (dont 22 millions en haut débit fixe).

Régions Magazine : notre revue consacre son dossier aux “nouvelles attractivités des territoires”, apparues avant la crise du Covid mais largement renforcées par celle-ci. Comment Orange s’est-elle adaptée à ce phénomène ?

Fabienne Dulac : La crise sanitaire a accéléré quatre grandes transitions sociétales majeures.  La première est technologique, évidemment liée aux besoins renforcés en matière de Très haut débit, et auxquels il nous a fallu faire face. Juste deux chiffres pour illustrer ce phénomène : les demandes de raccordement ont augmenté de 50 % en un an. Et nous raccordons aujourd’hui jusqu’à 10.000 clients par jour…

La deuxième transition est géographique. Le besoin de disposer de la fibre est passé de l’urbain au périurbain, puis du périurbain au rural. Ce phénomène existait déjà, mais le télétravail l’a évidemment renforcé : 31 % des Français opèrent aujourd’hui en télétravail. Et nous voyons émerger, au-delà de la résidence secondaire, le concept de résidence “semi-principale”, où l’on habite une partie du temps, mais d’où l’on travaille également …

La troisième transition sociétale est numérique. Pour faire simple, je dirais que la digitalisation a gagné cinq ans en deux ans, y compris dans nos usages quotidiens. Le citoyen français est de plus en plus connecté.

Enfin, il y a bien sûr la transition environnementale que l’on voit émerger partout, y compris dans les grandes entreprises, pour lesquelles les notions de maîtrise de consommation, de baisse des émissions de CO2 ou d’économie circulaire sont devenues majeures.

RM : Comment Orange peut-elle faire face à ces quatre transitions ?

FD : D’abord grâce à une mobilisation formidable des équipes, y compris au plus fort de la crise sanitaire. Songez que sur la seule année 2021, nous aurons rendu raccordables cinq millions de prises supplémentaires ! Dont 2,8 millions sur les zones rurales.

Aujourd’hui 27,8 millions de foyers français sont raccordés à la fibre, soit 68 %, contre 38 % pour la moyenne européenne, ou 8 % seulement en Allemagne…

Dès le début de la crise Covid, nous avions anticipé ce besoin en connexions, et avons renforcé notre implantation dans les secteurs ruraux avec l’engagement de proposer 8 Mbits (NDLR : mégabits) à tous les foyers, qu’il s’agisse de fibre ou d’ADSL. Aujourd’hui 25.224 communes sur 36.000 sont couvertes par la 4G, dont 21.146 dans le rural (communes hors agglomération de moins de 10.000 habitants). Et la 5G va nous permettre de faire face aux phénomènes de saturation attendus dans les zones urbaines, avec une hausse de 40 % du trafic par an sur les deux dernières années.

Mais il n’y a pas que la partie technologique : réduire la fracture numérique passe aussi par réduire la fracture sociale, par améliorer la maîtrise des usages, nous y travaillons avec le monde associatif, avec nos ateliers numériques, avec notre offre sociale “Coup de pouce”…

Propos recueillis par Philippe Martin

La suite de cette interview dans le numéro 161 de Régions Magazine, en kiosque cette semaine.

Pour lire la suite abonnez-vous à Régions Magazine
À LIRE ÉGALEMENT
Voir tous les articles