Station verte : le premier label d’écotourisme
Créé en 1964, le label Station Verte, qui fédère les acteurs d’un même territoire, a pris encore plus de sens avec l’explosion du slow tourisme. Explications.
Ces trois dernières années, la crise sanitaire a fait prendre conscience de l’importance de se ressourcer et de se réapproprier son territoire. Dans cette nouvelle dynamique de slow tourisme, le label Station Verte trouve tout son sens, même s’il a été créé bien avant que la biodiversité et le développement durable soient au cœur des débats.
« Ce label est né en 1964, de la volonté de techniciens de permettre à des communes rurales qui ne pouvaient pas prétendre à un classement en station de tourisme (puisqu’il fallait 75 chambres d’hôtel) d’être reconnues comme des destinations touristiques, rappelle Philippe Bernez, directeur de la Fédération des Stations Vertes. Pour l’anecdote, la toute première station verte a été Sablé-sur-Sarthe, dont le maire de l’époque, Joël Le Theule, était alors ministre du général de Gaulle. Il aurait très bien pu faire changer la loi, or avec d’autres élus de l’Ouest de la France et du Massif Central, accompagnés de techniciens et de directeurs du tourisme des préfectures, notamment celle de la Sarthe, ils ont préféré travailler sur une charte “Station Verte” ».
Aujourd’hui, pas moins de 500 destinations sont labellisées dans 85 départements métropolitains et ultramarins, comme en Nouvelle-Calédonie, en Guyane et à La Réunion. Si plus 60 % des stations vertes comptent moins de 2.000 habitants et un tiers se situe même sur le territoire d’un parc naturel, seules les communes peuvent candidater à ce label en répondant à une charte formalisée par dix engagements déclinés en 50 critères, le cœur de la démarche étant l’éco-tourisme.
« La demande d’activités de pleine nature était certainement moins forte qu’aujourd’hui, en proportion de la population, estime Laurent Seguin, vice-président du conseil départemental de la Haute-Saône en charge des forêts et de l’environnement, maire de Faucogney-et-la-Mer et président du Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Mais lorsqu’on voit aujourd’hui l’engouement de la population pour ce type d’activité respectueuse de la nature, les stations vertes étaient finalement précurseurs d’une demande qui allait ne faire que s’amplifier ».
Dès le début des années 2010, la Fédération des Stations Vertes a commencé à travailler au renforcement de l’accompagnement des élus et des techniciens des collectivités labellisées, avec une échéance fixée à 2030. « Nous avons mené un premier travail prospectif qui nous a permis de retenir les valeurs originelles du label et de l’inscrire dans l’éco-tourisme, détaille Philippe Bernez. Puis nous avons construit des outils mis à disposition des collectivités labellisées, comme un référentiel qui leur permet de construire leur tableau de bord. Enfin, nous avons mené toute une démarche d’éducation et de formation, à destination des élus mais aussi des techniciens pour leur permettre d’appréhender toutes ces valeurs écotouristiques ».
C’est ainsi qu’est né le concept d’escapades, l’occasion de découvrir des sites naturels et patrimoniaux mais aussi des savoir-faire et de rencontrer des habitants, selon la mode du slow tourisme, à pied ou à vélo. La dernière en date, fraîchement inaugurée, est celle qui se trouve sur le secteur de la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel-Normandie.
« Cette escapade relie les six stations vertes du territoire et permet aux touristes de traverser quelque 45 des 95 communes de la communauté d’agglomération, souligne Jean-Luc Garnier, vice-président de la Fédération des Stations Vertes, mais aussi vice-président tourisme de la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel-Normandie et adjoint au maire de la station verte de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche). C’est l’illustration même de ce qu’un réseau de stations vertes peut apporter à un territoire ».
Un label qui fédère et dynamise les acteurs d’un même territoire en les faisant travailler ensemble pour développer une offre touristique commune.
Antonin Tabard

Plus d’informations sur www.stationverte.com et dans le numéro 163 de Régions Magazine, actuellement en kiosque.
Stations Vertes, un réseau animé
« Le touriste est de moins en moins consommateur et de plus en plus acteur du territoire, souligne Laurent Seguin. Il a la curiosité, l’envie de le découvrir, de le connaître, il a envie d’apprendre quelque chose pendant son séjour et c’est aussi à cette demande qu’il faut qu’on réponde ».
Pour animer ce réseau de stations vertes, la Fédération a initié différents temps forts, parmi lesquels la Fête de l’écotourisme au printemps et la Fête du Terroir à l’automne, du 18 septembre au 14 novembre. Deux mascottes ont même été créées par le label, Flora et Wizz, pour proposer aux touristes un tour de France « à la DécouVerte des Stations Vertes ».
Plus d’informations sur flora.stationverte.com.
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