Hydrogène « vert » : Lhyfe s’envole à l’international
La première usine à hydrogène « vert » vient de sortir de terre à Bouin (Vendée). Visite guidée.
Standing ovation pour la « licorne verte » Lhyfe, devant un parterre d’élus dont Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire et Alain Leboeuf, nouveau président du conseil départemental de Vendée, d’investisseurs et de partenaires… et visite exceptionnelle avec casque de cette usine pionnière, construite en un an. « L’hydrogène, il y a ceux qui en parlent beaucoup et ceux le font ! » lance Matthieu Guesné, fondateur depuis 2017 et président de Lhyfe. Ce 30 septembre 2021 est à marquer d’une pierre blanche.

Deux bâtiments industriels, de bois et de béton, reliés par une passerelle, se découpent dans le paysage poldérisé autour du Port du Bec, en Vendée. L’un (700 m²) est dédié à la production d’hydrogène à partir d’eau et de vent, afin de décarboner en masse les mobilités, les aciéries, les industries de la chimie. Ce bâtiment est directement connecté à trois des éoliennes du parc de Bouin, visibles depuis l’usine. Un électrolyseur industriel (hauteur : 3 m ; poids : 100 tonnes) fabriqué par le géant norvégien NEL y est niché, piloté par un logiciel pointu. L’autre (200 m²) abritera les futurs bureaux de R&D de Lhyfe. A deux pas de là, sur la parcelle de 4.000 m² de ce site pionnier de production, plusieurs boxes en béton sont alignés. Des containers prêts à livrer des bonbonnes d’hydrogène « vert » y sont entreposés.
La stratégie de Lhyfe : créer de multiples circuits courts autour de chaque usine, tout en dupliquant simultanément des sites de production d’hydrogène « vert » en France (Saint-Nazaire, Lorient, Brest, Dieppe), en Europe du Nord (Allemagne en 2021, Danemark en 2022, Suède, Pays-Bas, Belgique), puis au Portugal, probablement en Italie et au Royaume-Uni.

Sur terre : près des parcs éoliens terrestres indispensables, existants ou à venir. En mer : en transformant des plateformes pétrolières en usine à hydrogène « vert » offshore. L’objectif à long terme : réoxygéner les océans. Pour cela : une équipe de femmes et d’hommes, ingénieurs ou commerciaux, arrivés tout droit de Nantes, de Pau ou du Canada. Tous mobilisés et engagés sur la voie de la transition écologique.
Cécile Faver

Lhyfe, c’est :
300 kilogrammes d’hydrogène « vert »/jour en 2021 produits en Vendée, 1 tonne/jour en 2022
179 véhicules carburant à l’hydrogène made in Lhyfe en Pays de la Loire d’ici 2022 (bus, bennes à ordures, camion de pompiers, tracteur portuaire, chariots élévateurs en dépôt logistique) : à La Roche-sur-Yon, Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Les Sables d’Olonne, Le Mans, La Turballe, Nantes et Saint-Nazaire
10 M€ d’investissement pour l’usine de Bouin
8 M€ levés en 2019 pour le financement d’amorçage
50 M€ levés en 2021 pour financer le développement européen et offshore
15 à 60 salariés en moins de 2 ans.