Fins des vols sur Orly : le coup de colère des présidents de Région
« Le Grand Sud, c’est loin ! Une fois encore, nos deux régions, les plus éloignées de Paris, sont pénalisées dans leurs connexions avec la capitale, dans l’attente des lignes à grande vitesse pour lesquelles nous sommes mobilisés ». C’est en ces termes que Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a réagi à la décision d’Air France de ne plus assurer de liaison entre l’aéroport d’Orly et ceux de Toulouse et Nice. Carole Delga, présidente de Régions de France et de l’Occitanie, s’est jointe à la démarche de son président délégué.
Renaud Muselier, a dénoncé « un nouveau coup dur » pour le territoire et saisi le Gouvernement. « La bascule des lignes vers Toulon et Montpellier sous la bannière Transavia a entrainé une baisse criante de la qualité de service, multipliant les retards et les annulations », a-t-il poursuivi. Car si Air France regroupe ses activités sur l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, les créneaux entre Orly, Nice et Marseille ne seront pas supprimés mais transférés, du moins en majeure partie, à sa compagnie low cost, Transavia.
« Actionnaire d’Air France, l’Etat peut peser dans ce type de décisions prises au seul regard d’intérêts financiers, au détriment de l’aménagement du territoire national, quand elles impactent directement plusieurs millions d’habitants », complète Renaud Muselier.
Pour expliquer sa décision, la compagnie nationale aérienne précise qu’entre 2019 et 2023, « le trafic sur les liaisons domestiques au départ d’Orly a baissé de 40 % et même de 60 % pour les allers-retours journée. » Air France précise que « les capacités entre Paris et Toulouse, Marseille et Nice seront maintenues à hauteur de 90 % de leur niveau actuel ». Rappelant au passage que le groupe Air France-KLM a commandé fin 2021, 100 Airbus A320 et A321neo, notamment pour faire croître la flotte de Transavia France, équipée jusqu’ici de Boeing 737 NG.
Air France avait déjà réduit le nombre de ses rotations quotidiennes entre Orly et Marseille. Quant à la “La “Navette Toulouse-Paris” lancée en 1996 en raison de l’absence de liaison TGV, elle a atteint jusqu’à 26 vols quotidiens, en 2019. Mais avec la crise sanitaire, le télétravail et les réunions en visioconférence, les déplacements professionnels en avion ont fortement baissé. En 2019, la compagnie transportait 1,7 million de passagers sur ses liaisons Paris – Toulouse, Nice et Marseille. L’an dernier, ce chiffre est tombé à 1,3 million.
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