Agnès Buzyn : “Le médecin n’est pas la seule solution”
Avec son plan intitulé “Renforcer l’accès territorial aux soins”, la ministre des Solidarités et de la santé Agnès Buzyn a pris le taureau par les cornes. Pour Régions Magazine, elle revient sur les dispositifs destinés à permettre aux territoires de bénéficier d’une meilleure couverture médicale.
Elle a été assurément, l’une des grandes surprises du premier gouvernement d’Edouard Philippe. Médecin réputée, responsable de l’unité de soins intensifs d’hématologie à l’hôpital Necker, professeur d’hématologie à l’hôpital Saint-Antoine, Agnès Buzyn avait jusqu’alors réalisé un parcours sans-faute… sur le plan médical. Même si elle avait exercé de hautes fonctions dans diverses institutions, comme la présidence de l’Institut national du cancer, ou celle de la Haute autorité de Santé en mars 2016, elle n’avait pas vraiment mis les pieds dans le monde si particulier de la politique.
Pourtant, ce pur produit de la société civile n’a pas mis longtemps à trouver ses marques. Et à faire adopter ses idées, qu’il s’agisse de faire passer de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants, ou d’augmenter le prix des paquets de cigarettes. Mais c’est sans doute en présentant le 13 octobre dernier son plan intitulé “Renforcer l’accès territorial aux soins” qu’elle a marqué le début de sa mission. Car il lui a fallu très peu de temps, après une période courte mais intense de concertation, pour décliner toute une série de dispositifs destinés à “garantir un égal accès aux soins dans les territoires”. Alors qu’elle devait affronter le mouvement de revendication dans les EHPAD, Agnès Buzyn a pris le temps de répondre à Régions Magazine et d’entrer dans le détail de ce plan.
Régions Magazine : Pouvez-vous rappeler les grandes lignes du plan “renforcer l’accès territorial aux soins”, en particulier le volet consacré à “accroître la présence médicale et soignante dans les territoires” ?
Agnès Buzyn : Le gouvernement a estimé que jusqu’à présent, les réponses apportées aux Français n’étaient pas à la hauteur des besoins en termes de soins. Et qu’en particulier, les mesures incitatives pour pousser à l’installation de médecins en zones peu denses n’avaient pas assez porté leurs fruits. Il nous fallait donc changer de paradigme. Ne pas continuer à dire, ou à faire croire, que l’accès aux soins ne pouvait se faire que par l’installation d’un médecin dans une commune, mais plutôt en proposant du “temps médical” supplémentaire.
Nous avons donc bâti notre plan autour de ces trois grands principes : renforcer le temps médical pour les médecins et les patients ; renforcer la coopération interprofessionnelle entre les médecins et les acteurs de santé ; libéraliser davantage, et faire entrer dans le droit commun, des pratiques comme la télémédecine. Pour y parvenir nous avons utilisé une méthode, celle de la plus large concertation possible.
La suite dans le n°141 de Régions Magazine
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