LES DOSSIERS DE RÉGIONS MAGAZINE
Philippe Martin
27/03/2020
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L’état des lignes fait partie des sujets “chauds” des différentes réformes engagées. En Île-de-France, des travaux de rénovations se sont poursuivis pendant tout l’été. Créditphoto SNCF Réseau Bernard Baudin

La révolution en marche

Trains, avions, ports : le secteur des transports publics avait rarement connu une telle mutation. Régions Magazine ouvre le dossier, région par région.

Mine de rien, c’est une véritable révolution qui est en train de toucher les transports publics en France. Révolution (relativement) douce, même si elle s’accompagne de soubresauts sociaux parfois d’une grande violence, come la grève de la SNCF l’an dernier ou celle de la RATP au début du mois de septembre.

Mais s’il est un domaine dans lequel le gouvernement a entrepris de réformer, c’est bien celui-là, sous l’impulsion d’une ministre, Elisabeth Borne, qui fait certes beaucoup moins de bruit que d’autres, mais qui trace son chemin opiniâtrement. Qui plus est, et là encore contrairement à certaines de ses collègues du gouvernement, sans se mettre à dos les collectives territoriales, à commencer par les Régions, celles-ci devenat au fil des réformes les premières Autorités organisatrices de mobilité (AOM) de notre pays.

Qu’on en juge : le 14 juin 2018, l’Assemblée nationale adoptait définitivement la loi “pour un nouveau pace ferroviaire”, précisant le calendrier d’ouverture à la concurrence pour nos chemins de fer, transformant la SNCF en société anonyme et supprimant la sacro-sainte embauche au statut chez l’opérateur ferroviaire.

En mai dernier, le Conseil constitutionnel validait le projet de privatisation d’Aéroports de Paris. Provoquant du même coup un débat politique enflammé, et une demande de parlementaires d’opposition réclamant la tenue d’un référendum d’initiative partagée sur cette privatisation. Au 10 septembre, ce même Conseil constitutionnel enregistrait 761.000 soutiens à ce référendum, loin encore des 4,4 millions de signatures nécessaires pour que la proposition de loi entraînant la tenue du référendum soit retenue. Mais le débat reste ouvert.

Enfin, à l’heure où nous écrivons ces lignes, la Loi sur les Mobilités, ou LOM, poursuit son trajet législatif entre le Sénat et l’Assemblée nationale. Alors qu’elle aurait dû être adoptée définitivement en juillet, un désaccord entre les sénateurs et les députés concernant le financement de certaines mesures prévues dans la loi a contraint le gouvernement à revoir sa copie et à poursuivre le travail législatif. Qui devrait toutefois s’achever dans les semaines qui viennent.

Une loi qui va modifier profondément l’organisation de nos transports, faisant des AOM, et donc des collectivités, les responsables de l’information multimodale sur les services de transports. Ou encore organisant le covoiturage, l’autopartage, etc. (lire en encadré).

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En 2018 à Marseille, Elisabeth Borne, ministre des Transports, était une des invitées du congrès de Régions de France.
Créditphoto Hugues-Marie Duclos Régions Magazine

Des aéroports au Brexit

Les trains, les avions, on serait tenté d’ajouter les bateaux, à travers les grands ports français de la façade ouest qui se préparent au Brexit… Face à ces mutations profondes, les Régions cherchent à s’organiser. Certaines sont en “tête de réseau” pour l’aventure de la privatisation de leur TER : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Grand Est, Hauts-de-France. D’autres, comme l’Occitanie ou la Bretagne, préfèrent attendre de voir comment l’opérateur historique, la SNCF, va réagir à l’arrivée de nouveaux prétendants.

Régions Magazine, en amont des Rencontres nationales des Transports publics qui ont à Nantes du 1er au 3 octobre, ouvre donc largement le dossier Transports. Nos journalistes ont analysé les conséquences de la privatisation dans les aéroports de Toulouse et de Lyon. Ils sont allés voir comment les ports normands s’organisent face au Brexit. Dans ce dossier nous donnons largement la parole à plusieurs acteurs importants du secteur : Thierry Mallet, le PDG de Transdev, candidat à l’ouverture à la concurrence du chemin de fer ; Nicolas Notebaert, président de Vinci Airport, très concerné par l’ouverture du capital d’ADP ; Anne Gérard, présidente du GIE Transport public ; Jean Rottner, président de la Région Grand Est. Et surtout, nous sommes allés dans chaque région voir comment elles ont décidé de faire face à cette révolution en marche. Bonne lecture, et bon voyage.

Philippe Martin

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