Deux Régions s’allient pour décrocher les Jeux Olympiques d’hiver !
La rencontre était restée volontairement discrète, même si le lieu était quant à lui emblématique : le Palais de l’Elysée, où le président de la République Emmanuel Macron a reçu le 18 juillet deux présidents de Région pas vraiment du même bord, Renaud Muselier pour la Région Sud et Laurent Wauquiez pour Auvergne-Rhône-Alpes. Faisant fi des clivages politiques, tous trois se sont accordé pour soutenir une idée forte et qui peut faire du bruit : la candidature commune des deux Régions pour organiser les Jeux Olympiques d’Hiver 2030 !
En présence de David Lappartient, le nouveau président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), les deux élus régionaux ont défendu avec énergie l’idée d’une candidature prenant en compte « les enjeux liés à la préservation de la biodiversité et à l’accélération du réchauffement climatique », et la possibilité « d’utiliser les infrastructures existantes dont certaines sont issues des JO d’Albertville en 1992 ».

Christian Estrosi, Renaud Muselier et Laurent Wauquiez à la sortie de l’Elysée (capture d’écran Tout le sport France 3).
Pour Laurent Wauquiez, il s’agit également de « réduire au maximum les frais d’organisation en faisant appel à des recettes de nature privée », relevant « une vraie fenêtre de tir, parce que le CIO est en attente d’une candidature qui corresponde à ce nouvel esprit qu’ils veulent insuffler à l’olympisme ».
Selon Renaud Muselier, très attaché à la défense de l’environnement à travers son programme régional “Une COP d’avance”, « nous pouvons proposer un nouveau modèle des Jeux Olympiques d’hiver, neutre en carbone dès 2030 ». Et de lancer avec enthousiasme : « Notre candidature pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2030 franchit un nouveau cap ! Nous conjuguons nos talents pour une candidature française ».
David Lappartient a souligné de son côté « l’opportunité de poursuivre l’élan des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ».
Une lettre d’intention a donc été adressée via le CNOSF en direction du Comité International Olympique pour faire état de la candidature commune des deux régions françaises. Le projet sera soumis en septembre au CNOSF. La Région Rhône-Alpes, « grande région de la montagne abritant le premier domaine skiable du monde », selon son président, a déjà accueilli les JO d’hiver à trois reprises, à Chamonix en 1924, à Grenoble en 1968 et à Albertville en 1992.
Les deux Régions auront vraisemblablement en face d’elle la candidature de la Suède, recalée pour l’édition 2026, et sans doute celle des États-Unis avec Salt Lake City. Le Japon a quant à lui renoncé à présenter la candidature de Sapporo qui faisait figure de favorite, après un scandale de corruption lié aux récents JO de Tokyo. L’hôte sera désigné lors de la 141ème session du CIO, au Canada en 2024.
Philippe Martin
Ce qu’il faudrait construire
Si le tremplin de saut à ski de Courchevel et la piste de bobsleigh de La Plagne pourraient parfaitement être réutilisés pour les futurs JO, il faudrait en revanche construire au moins deux patinoires pour les épreuves sur glace. Marseille, Nice ou encore Lyon pourraient être candidates. En revanche plusieurs sites ont déjà l’expérience de grandes compétitions, tels Le Grand Bornand en biathlon ou Méribel pour le ski alpin.
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