Désormais à France 3, tout se passe ICI
Avec sa nouvelle marque, la chaîne se veut plus régionale que jamais. Présentation de la réforme avec le directeur du réseau Philippe Martinetti.
Depuis le 4 septembre, France 3 déploie sa « nouvelle offre d’information », avec de nouveaux horaires, l’arrivée de la marque « ICI », et surtout une volonté affichée de renforcer l’information de proximité en s’appuyant sur son puissant réseau en région. Le point avec le directeur du réseau régional Philippe Martinetti.
Régions Magazine : La refonte des programmes de France 3 a d’abord été présentée de façon plutôt négative, à travers la suppression de ses rendez-vous emblématiques d’information nationale, le “12-13” et le “19-20”. Était-ce l’effet recherché ?
Philippe Martinetti : Le but de la réforme est de nous rapprocher encore plus de nos publics. Plus de proximité et plus d’information produite par les régions. L’information nationale et internationale ne disparaît pas de France 3. Simplement, elle est désormais pilotée par nos équipes en région.
Concrètement, le 12/13 et le 19/20 deviennent ICI 12/13 et ICI 19/20, afin d’affirmer davantage l’ancrage régional de la chaîne, deux grands rendez-vous d’info qui couvrent l’actualité locale, régionale, nationale et internationale. Toute cette information, issue de l’ensemble des rédactions de France Télévisions, largement relayée sur le numérique, est vue depuis chaque région, pilotée et présentée par les journalistes de nos rédactions régionales.
Et en surfant sur des audiences déjà très fortes : 12,9 % pour le 12-13, 17 % pour le journal du soir.
A travers nos antennes régionales, nous sommes le premier média global de proximité. C’est fondamental, en un moment où les Français, testés par sondage estiment à 80 % que l’information régionale et locale est la plus fiable : reconnaissons que le réseau France 3 y est largement pour quelque chose.
Quant aux matinales communes à France Bleu-France 3, elles deviennent ICI Matin, de 7 h à 9 h. Les 31 matinales des radios locales de France Bleu sont diffusées sur France 3, en proximité.

PM : Pour accentuer la décentralisation des médias auprès des publics, de tous les publics, quel que soit le territoire, rural, périurbain ou urbain. Pour mieux nous répartir sur le terrain, rendre compte de la diversité et de la richesse des territoires. A travers une marque unique « ICI » sur le numérique, des opérations éditoriales communes… Il s’agit de densifier la proposition d’information pour le public, et de renforcer notre rôle de service public
Je prends un exemple avec la Grande Braderie de Lille : nos équipes l’ont couverte ensemble, avec deux traitements différents, complémentaires, respectant la singularité de chacun des médias, radio et TV. L’un ne remplace pas l’autre. Et nous associons désormais France Bleu à la centaine d’événements sportifs que nous couvrons en direct sur le réseau régional.
RM : Travaillez-vous avec les Régions ? Et cette réforme va-t-elle changer quelque chose ?
PM : Nous travaillons bien évidemment avec les Régions, et nous avons même signé des COM (Contrats d’objectifs et de moyens) avec plusieurs d’entre elles, comme la Bretagne, Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Corse… Et des réflexions sont en cours avec les Hauts-de-France, le Grand Est, l’Occitanie…
Il s’agit de monter des opérations de partenariat avec toutes ces régions (et avec les autres bien sûr, sous d’autres formes), en pleine indépendance éditoriale. Il faut savoir aussi que nos stations régionales, qui comptent en moyenne une centaine de salariés, génèrent un écosystème, travaillent avec ses sociétés de production régionales ou locales, tout cela représentant un important vivier d’emplois.
Par nature, France 3 se trouve au cœur de cet écosystème. Il est bien évident que la réforme en cours ne peut que renforcer ces liens, en nous rapprochant encore davantage des régions.
Propos recueillis par Philippe Martin