Des mobilités durables pour tous et partout !
La 27ème édition des Rencontres nationales du Transport public, à Nantes, a mis en valeur les nouveaux modes de déplacement.
“Nous vivons une transformation profonde dans le domaine des transports, tant au niveau des constructeurs que des opérateurs et bien sûr des usagers” : c’est ainsi que Louis Nègre, premier vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur, et président du GART a débuté la plénière d’ouverture du congrès mardi 1er octobre à l’occasion de la 27ème édition des rencontres nationales de la mobilité et du transport, qui cette année s’est déroulée à Nantes.
Une mobilité essentielle et chère au cœur de tous les intervenants et exposants de ces rencontres alliant salon et congrès. Bus nouvelle génération, innovations 100 % électriques, nouveaux vélos design, trottinettes, les exposants ont pu effectuer au cours de ces trois jours des démonstrations de leurs produits et échanger avec de nombreux partenaires. “La mobilité pour tous et partout”, c’était donc le fil conducteur de ce salon-congrès au fil de ces trois journées, déclinées autour de temps forts parmi lesquelles les deux plénières consacrées pour la première à la LOM (loi sur l’orientation pour les mobilités) et pour la seconde à l’ouverture à la concurrence des réseaux de bus et ferroviaires.
Au fil de ces deux plénières, tous les intervenants se sont accordés sur la place de l’usager voyageur dans ces nouvelles mobilités. “Apporter des solutions pour tous et partout à travers du multimodal, qu’il s’agisse de vélo, de covoiturage, de systèmes d’autopartage tout en prenant en considération les besoins spécifiques à chaque territoire décliné en bassins de vie et d’emploi, telle est l’ambition de la LOM”, n’a pas manqué de souligner Marc Papinutti directeur général à la DGITM (direction générale des Infrastructures, des transports et de la mer).
“La mobilité de demain, c’est favoriser la liberté de chacun, en lui offrant l’accès à de nombreuses solutions”, a renchéri ce dernier. Thierry Mallet, PDG du groupe Transdev a lui aussi insisté sur la nécessité d’une mobilité accessible pour tous : “25 % de la population se trouve enracinée et prisonnière de la voiture. 10 métropoles ont concentré au cours de ces dernières années 85 % des créations d’emplois. Les salariés se déplacent dans un périmètre de 50 kilomètres pour se rendre au travail. La voiture représente 80 % des déplacements en France. L’enjeu de la LOM, c’est la capacité à bien desservir les zones périphériques et les zones rurales. La LOM va nous permettre de travailler à la bonne échelle, celle du local”. Si La LOM offre une boîte à outils que les territoires doivent mettre en œuvre, c’est précisément cette question du local qui a été évoquée avec une interrogation sur les conditions de mise en œuvre de cette loi.
Une loi qui suscite des interrogations
Quel sera le coût financier pour les AOM (autorités organisatrices de mobilité) ? Comment faire dialoguer en bonne intelligence Régions et collectivités ? Agréger et mettre en musique des mobilités différentes suppose la mise en place d’un système de gouvernance clair et d’une coopération entre les territoires. “Rendre le parcours de l’usager plus fluide à travers un billet unique, c’est le défi de demain”, comme l’a fait remarquer Roch Brancour, vice-président en charge des transports de la Région pays de la Loire. Avec à la clé un grand défi pour Yann Mongaburu, Président SMTC de l’agglomération Grenobloise, vice-président du GART, le “besoin urgent d’accélérer les mobilités alternatives afin de réduire de 50 % les gaz à effet de serre”.
L’humain au cœur de l’ouverture à la concurrence
Une loi d’orientation des mobilités qui va de pair avec l’ouverture à la concurrence, objet de la plénière de clôture. En filigrane, ce souci constant d’offrir à l’usager une offre de services qualitative pour lui faciliter les transports. Une ouverture à la concurrence vantée par les nombreux intervenants, à la fois AO (Ile de France Mobilités, Pays de la Loire) et des opérateurs (SNCF Réseaux, SNCF Mobilités, Transdev). “Bousculer les vieilles habitudes et les monopoles est essentiel pour rechercher la performance économique”, a souligné Elodie Hanen, directrice générale adjointe d’Ile de France Mobilités, à condition que cette compétition soit saine et équitable, ce qui passe par la transparence des données de la part des opérateurs répondant aux appels d’offres en matière de personnel, de maintenance de matériel et des infrastructures.
Au cœur de cette ouverture à la concurrence, la politique sociale a notamment été évoquée concernant le transfert des personnels, la rémunération pour rendre le métier de conducteur plus attractif. “Il faut prendre en compte la dimension sociale de cette ouverture à la concurrence et remettre l’humain au cœur”, a insisté Roland Ries, premier vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg, premier vice-président du GART. “Les métiers de service sont des métiers humains”, a conclu Roger Dillenseger, conseiller à l’UNSA ferroviaire.
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