Carole Delga : “Le sentiment d’être vraiment utile”
Carole Delga affiche un inaltérable enthousiasme pour son mandat de présidente du conseil régional. Et veut faire de l’Occitanie la première région à énergie positive… à tous points de vue.
En devenant présidente de la région Occitanie le 13 décembre 2015, Carole Delga savait qu’elle allait devoir franchir toute une série d’obstacles. Réussir la fusion de deux territoires dont l’un ne voulait pas forcément fusionner… et l’autre pas du tout. Succéder en Midi-Pyrénées à un président emblématique, Martin Malvy, qui l’avait certes soutenue mais dont l’image forte ne pouvait pas s’effacer instantanément. S’imposer en tant que jeune femme dans ce monde politique machiste et peuplé de crocodiles aux mâchoires souvent impressionnantes. Le tout en n’étant pas sortie du “sérail”, ni énarque, ni héritière d’une tradition politique familiale, elle qui est issue d’un milieu modeste, qui a grandi dans la petite bourgade de Martres-Tolosane, élevée par sa mère et sa grand-mère…
Pour faire face à tout cela, Carole Delga disposait certes d’atouts allant très au-delà de son accent chantant et de son sourire éclatant. D’abord une solide expérience d’élue locale, maire de Martres-Tolosane à 36 ans (et réélue en 2014 avec 56 % des voix !), vice-présidente du conseil régional de Midi-Pyrénées en 2010, sur une double mission qui laisse bien deviner son éclectisme : ruralité… et nouvelles technologies. Puis un passage au gouvernement de Manuel Valls, comme secrétaire d’Etat chargée du Commerce et de l’Artisanat de juin 2014 à juin 2015. Un poste qu’elle allait volontairement quitter pour mener la campagne des régionales : elle qui a adhéré au Parti socialiste dès 2004 savait que ce scrutin risquait d’être compliqué pour la gauche.
Grâce à son énergie débordante, son autorité naturelle, et son sens des contacts qu’elle a largement dû exploiter dans un territoire aussi grand que l’Autriche, Carole Delga a su se faire en moins de deux ans une place que plus grand-monde ne lui conteste. A la tête d’une équipe motivée, elle incarne désormais la grande région occitane, et elle détaille ses ambitions pour Régions Magazine.
Régions Magazine : Vous êtes passée de la fonction ministérielle au rôle de présidente d’une des plus grandes régions françaises. Quelles ont été vos principales surprises ? Vos satisfactions ? Vos déceptions ?
Carole Delga : D’abord, rien ne m’a déçue. J’ai moi-même choisi de démissionner de mon poste au gouvernement six mois avant les élections pour préparer la campagne, c’était une décision très mûrement réfléchie. Il faut faire des choix, les assumer, j’ai été très claire dans mes engagements depuis le début et je crois que c’est une qualité que l’on me reconnaît. Après, franchement, ce n’est que du bonheur depuis deux ans. On a le sentiment d’être vraiment utile quand on est président de Région, le rapport à l’efficacité est bien plus fort qu’à un poste ministériel par exemple, même si j’ai apprécié mon passage au gouvernement où j’ai appris beaucoup. Et rien ne m’a vraiment surprise ni déçue, sauf peut-être les postures de certains élus qui se “complaisent dans la complainte”… Mais il y en a de moins en moins !
La suite dans le n°141 de Régions Magazine et son supplément Occitanie
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