Carole Delga, la première présidente !
Élue à l’unanimité par les présidents de Région, la présidente de la région Occitanie est la première femme propulsée à la tête des Régions de France.
Pour Carole Delga, juin et juillet 2021 resteront à coup sûr deux mois d’exception. Présidente de Région la mieux réélue de France lors du scrutin du 27 juin, avec 57,7 % des suffrages exprimés et sans même avoir fait alliance avec les écologistes, la présidente (PS) de l’Occitanie a été élue le vendredi 9 juillet, présidente de l’association Régions de France. A presque 50 ans (elle est née le 19 août 1971 à Toulouse), l’ancienne secrétaire d’Etat au Commerce de François Hollande prend assurément une nouvelle dimension : elle est la première femme propulsée à la tête des Régions de France, après Johanna Rolland élue récemment présidente de France Urbaine. Il était temps !
Qui plus est, elle a été élue à l’unanimité de ses pairs, y compris des élus de droite comme Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse, tous candidats potentiels à la future élection présidentielle. Le fruit d’un habile compris qui permet de conserver l’ancien président de Régions de France Renaud Muselier (LR) pendant trois ans aux côtés de la nouvelle présidente en tant que président délégué ; puis au bout de ces trois ans, de voir Hervé Morin (Les Centristes, Normandie) prendre à son tour la présidence avec… Carole Delga comme présidente déléguée.

Pourtant les choses n’ont pas été si simples que cela, ce qui est logique après tout compte tenu de la nouvelle composition de l’exécutif de Régions de France (8 présidents de droite, 8 présidents de gauche, un autonomiste le Corse Gilles Simeoni, et un LREM le Guadeloupéen Ary Chalus). Selon nos informations, l’accord final n’est intervenu que le vendredi matin juste avant la conférence de presse présentant le nouveau bureau de Régions de France. Ce vote à l’unanimité représente donc un genre de petit exploit, mais révèle aussi un consensus qui permettra de peser davantage dans les relations avec le gouvernement.
Car dès sa première prise de parole, Carole Delga n’a pas mâché ses mots. Jugeant le projet de loi 4D (aujourd’hui rebaptisé 3DS) “très insuffisant”, elle a plaidé pour un nouvel acte de décentralisation, qu’elle se dit prêt à porter au sein de l’association Territoires Unis. Aux côtés de l’Association des Maires de France, présidée par François Baroin, et de l’Assemblée des Départements de France, dont le nouveau président sera élu le 27 juillet. A moins qu’il ne s’agisse là aussi d’une présidente.
Le bureau de Régions de France, là aussi unanime, a demandé au gouvernement de lancer en urgence “une campagne offensive de communication et de sensibilisation à la vaccination, notamment à l’attention des plus jeunes, que les Régions s’engagent à la relayer massivement.”

“Nous sommes dans un jeu collectif, immédiatement opérationnels sur de grands chantiers qui arrivent devant nous : des contrats de plan à mettre en place, la crise sanitaire, la crise économique potentielle, la vaccination immédiate, le traitement de nos trains, les moyens financiers…”, a lancé Renaud Muselier.
Surtout, les Régions de France “entendent peser dans le débat des présidentielles. Notre ambition est faire valoir l’enjeu de l’indispensable modernisation démocratique de notre pays. Le projet de loi 3DS ne répond à l’évidence pas à cet enjeu, qui relève d’un véritable débat de société.”
Réaffirmant leur attachement à la démarche portée par Territoires Unis, les Régions de France se mobiliseront donc aux côtés de l’AMF et de l’ADF pour “défendre le projet d’une République réellement décentralisée. Un livre blanc sera élaboré à destination des candidats à l’élection présidentielle pour une République qui fait confiance à ses élus locaux, à leur sens des responsabilités et à leur capacité d’action qui a été une fois encore mise en avant lors de la crise sanitaire.” On peut compter sur les Régions pour prendre toute leur part dans les débats à venir…