À LA UNE
par Philippe Martin
27 septembre 2019
INTERIEUR TERRITOIRE COEUR 01
Homepage : Aux côtés de la ministre Muriel Pénicaud, Olivier Faron, administrateur général du Cnam, présente la carte des villes retenues. Ci-dessus : Une foule d’élus ont assisté à cette présentation. © Régions Magazine Philippe Martin.

Au cœur des territoires : la première vague

Le nouveau dispositif de formation lancé par le Cnam concerne toutes les Régions françaises.

Trois ministres, et non des moindres, des dizaines d’élus locaux venus de toute la France métropolitaine et des Outremers : la grande et solennelle Salle des Textiles du Cnam était presque trop petite pour la présentation d’“Au cœur des territoires”, le 26 septembre. Il faut dire que le dispositif monté par le Conservatoire national des Arts et métiers est à la fois ambitieux, spectaculaire, et surtout indispensable en un moment où l’équation offre de travail-demandeurs d’emplois est plus difficile à résoudre que jamais. Car comme l’a rappelé la ministre du Travail Muriel Pénicaud, “s’il y a aujourd’hui dans notre pays un million de jeunes qui n’occupent pas d’emploi ni ne suivent une formation, une entreprise sur deux ne trouve pas sur le marché les compétences dont elles ont besoin dans leur recrutement”.

Donc l’idée d’ouvrir simultanément, dans 55 villes “moyennes”, des formations justement adaptées aux besoins ne peut que remporter l’adhésion. De toutes tailles et de tous profils socio-démographiques, ces villes lauréates, dont 67 % sont situées en Territoires d’industrie, représentent l’ensemble des régions métropolitaines ainsi que des collectivités d’outre-mer.

Cette première vague de sélection fait suite à la réception de 85 candidatures, soit 38 % des villes du programme Action Cœur de Ville (ACV). Après une phase de consolidation, les différentes candidatures ont été analysées puis sélectionnées par un jury composé de représentants du Conservatoire, de la direction du programme ACV, de Villes de France, de l’Assemblée des communautés de France et de la Banque des territoires. Les villes qui n’ont pas été sélectionnées pourront bénéficier d’un accompagnement sur mesure leur permettant de finaliser leur projet afin de pouvoir ouvrir un site lors d’une seconde vague d’ouvertures. 

INTERIEUR TERRITOIRE COEUR 02
Muriel Pénicaud, ministre du Travail, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, Olivier Faron et Sébastien Martin. © Régions Magazine Philippe Martin.

“Au cœur des territoires” a été lancé en janvier dernier par Olivier Faron, administrateur général du Cnam, pour accompagner la transformation des compétences et des métiers, donner à chacun les clés pour devenir acteur de son parcours professionnel mais aussi fournir des solutions adaptées aux enjeux économiques et sociaux de chaque bassin d’emploi. Le 1er avril dernier, une convention signée par Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et Olivier Faron associait officiellement Au cœur des territoires au programme national Action Cœur de Ville. 

Ce partenariat permet aux 222 villes bénéficiaires du plan ACV d’inscrire le déploiement de nouveaux cursus à vocation professionnelle dans leur convention locale leur offrant ainsi la possibilité de mobiliser facilement les financements Cœurs de Ville nécessaires à la mise en œuvre des centres Cnam Au cœur des territoires. Cet ambitieux programme de déploiement au plus près des besoins des individus, des entreprises et des collectivités territoriales se traduira, à l’horizon 2022, par la création d’une centaine de nouveaux espaces d’accès à la formation dont à minima 75 dans les villes ACV, le développement de l‘offre de formation et d’enseignement supérieur étant un des axes prioritaires de ce programme interministériel Action Cœur de Ville.

Les publics visés sont des personnes désireuses de changer de voie, d’autres en rupture professionnelle, des jeunes ne disposant pas de moyens de locomotion pour suivre l’une des formations proposées dans la métropole de leur territoire. “Ces décrocheurs que l’on appelle parfois les invisibles de la République”, a lancé Olivier Faron dans son discours, rendant hommage à l’extrême mobilisation des villes et des intercommunalités dans le dispositif.

Pour illustrer le dispositif, le président de la communauté d’agglomération du Grand Chalon, en Saône-et-Loire, Sébastien Martin, a annoncé l’ouverture prochaine d’une filière numérique installée dans un ancien bâtiment industriel de Chalon-sur-Saône. “Se tourner vers le Cnam permet d’aller plus vite que d’ouvrir une nouvelle filière universitaire”. Autre exemple à Niort, en Nouvelle-Aquitaine, où un BTS Sanitaire et social proposant 18 places a reçu… 295 demandes.

La liste des villes lauréates

Auvergne-Rhône-Alpes : Aurillac, Montélimar et Roanne 

Bourgogne-Franche-Comté : Chalon-sur-Saône, Nevers et Vesoul 

Bretagne : Fougères, Morlaix, Quimper et Saint-Brieuc 

Centre-Val de Loire : Bourges et Vierzon Corse : Bastia 

Grand Est : Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Chaumont, Colmar, Épinal, Lunéville, Saint-Avold, Saint-Dié-des-Vosges, Saint-Dizier, Saint-Louis, Saverne, Thionville, Troyes, Verdun et Vittel

Guadeloupe : Basse-Terre 

Guyane : Saint-Laurent-du-Maroni 

Hauts-de-France : Beauvais, Château-Thierry et Maubeuge 

Ile-de-France : Coulommiers, Montereau-Fault-Yonne et Les Mureaux 

Mayotte : Mamoudzou 

Normandie : Cherbourg-en-Cotentin, Dieppe et Saint-Lô 

Nouvelle-Aquitaine : Cognac, Marmande et Niort 

Occitanie : Alès, Montauban et Sète 

Pays de la Loire : Chateaubriant-Derval, La Roche-sur-Yon et Saumur 

Provence-Alpes-Côte d’Azur : Brignoles, Grasse et Manosque 

La Réunion : Le Port et Saint-Joseph 

Collectivité de Saint-Martin : Saint-Martin

Olivier Faron : “Un lien très fort avec les Régions”

Régions Magazine : Pour monter ce dispositif, vous avez travaillé en direct avec les villes et les intercommunalités. Mais les Régions, qui jouent un rôle primordial dans notre dispositif de formation, ont-elles été partie prenante ?

Olivier Faron : Bien sûr. Nous avons déjà un lien structurel : les représentants des régions siègent à notre conseil d’administration. Nous avons également adapté notre organisation à la nouvelle carte des Régions françaises, puisque nous avons un Centre du Cnam dans chacune des nouvelles régions, en métropole et aux outremers. Bien entendu, comme nous sommes dans un “mode déploiement” à travers l’ensemble des Régions, nous travaillons en concertation avec les exécutifs régionaux, dans le cadre d’un dialogue régulier et continu. Nous nous sommes notamment appuyés sur leurs outils d’analyse, qui font apparaitre de façon nette les endroits où l’effort doit être porté. 

Prenez par exemple Feltin, une petite commune de la Creuse qui abrite un lycée du bâtiment réputé. La Région Nouvelle-Aquitaine veut y faire émerger un nouveau projet, nous accompagnons cette démarche. En plus cela se fait dans un climat de travail, totalement trans-partisan. Des initiatives come celles-là, je trouve que ça grandit la France.

La suite de l’interview à retrouver dans le prochain numéro de Régions Magazine (n°152).

Pour lire la suite abonnez-vous à Régions Magazine
À LIRE ÉGALEMENT
Voir tous les articles