Le Premier ministre sera au congrès de Régions de France à Marseille !
L’an dernier Edouard Philippe n’avait pas vraiment séduit les présidents de Région. Une tentative de renouer le dialogue ?
Philippe Martin
L’an dernier Edouard Philippe n’avait pas vraiment séduit les présidents de Région. Une tentative de renouer le dialogue ?
Il avait d’abord annoncé qu’il ne ferait pas le déplacement, déléguant cette mission à quelques-uns de ses plus éminents ministres comme Jean-Michel Blanquer ou Elisabeth Borne. Nous avions d’ailleurs déploré cette absence dans le numéro de Régions Magazine actuellement en vente en kiosque… Mais ce n’est sans doute pas la raison qui a fait changer d’avis Edouard Philippe, plutôt les appels répétés à la réouverture du dialogue républicain, lancés par Hervé Morin, président de Régions de France, qui déclarait encore lundi soir sur l’antenne de France 3 qu’il avait “bon espoir” de voir l’ancien maire du Havre changer d’avis au dernier moment.
Ce sera donc le cas : le Premier ministre ouvrira donc le 14ème congrès de Région de France, jeudi 27 septembre à 9 h au Palais du Pharo à Marseille. Le président du Sénat Gérard Larchera accepté de décaler sa propre intervention à 12 h.
Faut-il y voir une première amorce de renouer le dialogue gouvernement/élus locaux, après le boycott de la dernière Conférence Nationale des Territoires par les trois grandes associations d’élus (Régions de France, Maires de France, Départements de France) en juillet ? Sans doute, mais il faut aussi se souvenir que lors du dernier congrès d’Orléans, en septembre 2017, Edouard Philippe avait provoqué l’indignation unanime des présidents de Région, en annonçant que la part des dotations liées au développement économique, compétence transférée des Départements aux Régions, ne serait finalement pas versée aux conseils régionaux.
Pas plus tard que mercredi dernier à l’Hôtel de Ville de Paris, à l’occasion de la Conférence des Villes, son intervention devant les élus pourtant très bienveillants de France urbaine (mais très critiques devant les nombreux dysfonctionnements du Pacte budgétaire signé avec l’Etat) n’a guère suscité d’enthousiasme, puisqu’il a reporté à 2020 d’éventuels aménagements du système mis en place… On attendra donc avec intérêt la prestation du Premier ministre. Celle de l’an dernier lui avait valu quelques remarques exaspérées, acerbes ou cocasses, dont celle du président de la région Nouvelle-aquitaine Alain Rousset : “j’avais l’impression de jouer dans le film Tanguy, quand les parents annoncent à leur grand fils qu’ils lui suppriment son argent de poche”. Le chef du gouvernement fera-t-il mieux cette année ?