Le grand chelem des sortants
En métropole et en Corse, tous les présidents sortants sont réélus. Renaud Muselier l’emporte largement en PACA face au RN Thierry Mariani. La palme du meilleur score à Carole Delga (Occitanie).
Philippe Martin
En métropole et en Corse, tous les présidents sortants sont réélus. Renaud Muselier l’emporte largement en PACA face au RN Thierry Mariani. La palme du meilleur score à Carole Delga (Occitanie).
On pouvait s’y attendre à l’issue du premier tour, mais peut-être pas dans ces proportions : le deuxième tour des élections régionales a vu une large victoire des présidents de région sortants, et même un grand chelem en Métropole et en Corse puisqu’ils sont tous en position d’être réélus à leur poste.
Il n’y aura finalement pas eu de suspense en Provence-Alpes-Côte d’Azur où le sortant (LR) Renaud Muselier arrive largement en tête, déjouant les instituts de sondage et devançant son rival RN Thierry Mariani de plus de 14 points, avec 57,7 % des suffrages. Comme prévu les deux autres candidats issus de la droite les mieux placés au premier tour Xavier Bertrand (53 %, loin devant le RN Sébastien Chenu 25 % et la candidate de l’union de la gauche l’écologiste Karima Delli 21 %) en Hauts-de-France ; et Laurent Wauquiez (55,9 % en Auvergne-Rhône-Alpes, lui aussi loin devant la candidate d’union de la gauche, Fabienne Grébert (32,7 %), et le candidat RN, Andréa Kotarac (11,4 %), sont aussi très largement réélus.
Mais la palme de la meilleure réélection revient à Carole Delga (PS) avec 58,5 % des voix en Occitanie, très loin devant le RN Jean-Paul Garraud (23,0 %) et le candidat LR Aurélien Pradié (18,3 %).
Belle réélection aussi pour Valérie Pécresse (Libres, ex-LR) en Île-de-France, qui avait en face d’elle une coalition des trois listes de gauche : elle les bat nettement avec 44,1 % des suffrages contre 34,6 % à l ’union EELV-PS-LFI emmenée par l’écologiste Julien Bayou, 11,8 % pour le RN Jordan Bardella. Le candidat LREM Laurent Saint-Martin ne parvenant pas à passer la barre des 10 %.
Réélus largement aussi les trois présidents PS François Bonneau en Centre-Val de Loire (38 % contre 23 % pour le RN Aleksandar Nikolic), Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté (42,5 % contre 24 % pour le LR Gilles Platret) et Alain Rousset (Nouvelle-Aquitaine) qui attaquera son 5ème mandat avec 39 % des voix et 20 points d’avance contre la RN Edwige Diaz.
A droite, larges victoires aussi pour Jean Rottner (LR) avec 39 %, loin devant le RN Laurent Jacobelli, et très loin devant la ministre LREM Brigitte Klinkert (12,8 %) ; pour Hervé Morin en Normandie avec 44,2 % des suffrages très loin devant le RN Nicolas Bay (20 %) et encore plus loin devant la coalition PS-EELV Mélanie Boulanger qui ne parvient pas à dépasser la barre des 10 %. Et enfin pour Christelle Morançais (Pays de la Loire), qui affrontait une forte coalition de gauche emmenée par l’écologiste Matthieu Orphelin : elle l’emporte largement avec 46,6 % contre 34,6 % à la liste de gauche. Là aussi le candidat LREM François de Rugy n’atteint pas la barre des 10 %.
Enfin, la victoire la plus serrée d’un sortant est celle de Loïg Chesnais-Girard (PS) en Bretagne, même s’il arrive en tête avec 30,5 % des voix, devant la candidate LR Isabelle Le Callec (21,5 %), l’écologiste Claire Desmares-Poirrier (9,5 %), son ancien vice-président passé à LREM Thierry Burlot (15%) et le RN Gilles Pennelle (13,5 %). Le président sortant aura besoin de nouer des alliances pour parvenir à à gouverner le conseil régional.
Victoire aussi pour le président de la Collectivité de Corse l’autonomiste Gilles Simeoni avec plus de 40 % des suffrages. Défaite en revanche pour un sortant, où la candidate Divers gauche Huguette Bello l’emporte d’une courte tête sur le président de droite Didier Robert, soutenu par LREM.
A l’arrivée, la droite conserve ses sept régions, la gauche conserve les cinq qu’elle détenait. Les principaux perdants sont le Rassemblement national, à qui les sondages promettaient une ou plusieurs régions, la République en Marche dont pratiquement tous les candidats se sont pris les pieds dans le tapis, et… la démocratie : avec 35%, le taux de participation est à peine plus élevé qu’au premier tour de ce double scrutin régional et départemental.