L’an 2 de la présidence française
Stoppée par la pandémie, l’année de présidence française à la SUERA a été relancée à Marseille, cette fois pour 2021.
Philippe Martin
Stoppée par la pandémie, l’année de présidence française à la SUERA a été relancée à Marseille, cette fois pour 2021.
Ce devait être une année pleine d’initiatives en faveur des régions alpines. La SUERA (Stratégie de l’union européenne pour la région alpine, EUSALP en anglais), qui concerne l’ensemble des territoires alpins de l’Europe, était placée en 2020 sous présidence française, présidence exercée conjointement par les trois régions concernées (Sud, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté) et l’Etat.
Le lancement officiel de cette présidence avait eu lieu à Lyon le 4 février dernier (lire dans Régions Magazine n°154). Hélas, quelques semaines plus tard, l’épidémie de Covid-19 et le premier confinement mettaient à mal la grande majorité des manifestations prévues.
Il a donc été décidé que l’année française serait prolongée tout au long de 2021, et qu’elle serait relancée lors d’une manifestation conjointe. Celle-ci a eu lieu à Marseille le 10 décembre, en présence de Joël Giraud, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Cohésion des Territoires.
Celui-ci a d’ailleurs rappelé qu’il a été élu pendant trente ans d’un territoire de montagne (NDLR : notamment maire de L’Argentière-la-Bessée dans les Hautes-Alpes pendant 28 ans) et vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « En France, a-t-il lancé, nous avons lancé le programme Montagne avec l’Agence nationale de Cohésion des Territoires. La phase de concertation a débuté le 1er décembre. Concrètement, nous allons apporter de l’ingénierie et des financements pour accélérer l’adaptation de ces territoires aux grandes transitions en cours ».
S’agissant de la SUERA, le ministre a rappelé qu’« avec 20 % de la surface alpine sur son territoire, la France est naturellement au cœur de la stratégie pour les Alpes en Europe. Notre ambition est d’accélérer la transition écologique de la Région alpine pour lutter contre le changement climatique. IL faut développer la mobilité et les transports durables, préserver la biodiversité et prévenir les risque naturels ».
Pour sa part Renaud Muselier, président de la Région Sud et hôte de la manifestation, a souhaité « une région alpine unie, durable et résiliente », avec à la clef des cas concrets, à commencer par « l’intégration des lignes ferroviaires Nice-Breil et Vintimille-Tende-Cuneo-Turin au réseau global RTE afin qu’elles soient éligibles au mécanisme d’interconnexion en Europe. Les Alpes du Sud sont exclues de tous les financements européens : c’est anormal ! »
Renaud Muselier a également obtenu que le secrétariat permanent de la SUERA soit installé eu Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et il annoncé qu’un point d’étape aurait lieu en mars à Marseille lors de la conférence sur la mobilité, et que l’assemblée général annuelle de la SUERA se tiendrait à Nice en novembre 2021.
Par ailleurs, cette journée a permis d’adopter une motion de soutien relative à la tempête Alex et l’appel au Fonds de solidarité de l’Union Européenne ; et d’évoquer la programmation 2021 de la présidence française.
80 millions d’habitants
La stratégie de l’Union européenne pour la région alpine (SUERA) couvre un territoire comptant 80 millions d’habitats (16 % de la population de l’UE) et 48 régions situées dans sept pays, dont cinq membres de l’UE (Allemagne, Autriche, Italie, Slovénie et France) et deux pays tiers (Suisse et Lichtenstein).