Allez plus haut
Philippe Martin
« Transformer l’essai ». Ainsi avions-nous conclu l’éditorial de notre précédent supplément consacré à l’Occitanie, en février 2018. Une métaphore rugbystique bien naturelle au pays du Stade Toulousain, qui fournit cette année à notre magnifique équipe de France les deux tiers de ses titulaires ! Une fierté de plus pour cette région issue en 2015 d’une fusion délicate, de la Bigorre à la Catalogne, de la Méditerranée aux Pyrénées.
Quatre ans plus tard, où en est-on ? Commençons par la fusion justement. Ce qui apparaît clairement, c’est que plus personne ne la remet réellement en cause, même si certains opposants regrettent encore la manière dont elle a été menée. L’Occitanie existe, forte de ses presque six millions d’habitants, ce qui en fait aujourd’hui la quatrième région française. Et si l’on ne peut pas encore vraiment parler d’identité occitane, c’est davantage en raison de la richesse et de la diversité des terroirs qui la composent, qu’en raison d’une quelconque volonté centrifuge.
Les grands projets de la première mandature de Carole Delga ont, pour la plupart, été menés à bien, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être la présidente de Région la mieux réélue de France en juin dernier. Transition énergétique, soutien aux filières en difficulté, transformation de l’agriculture, “plan Marshall” des lycées, développement de la culture pour tous, autant de dossiers largement engagés. Auxquels sont venus d’ajouter une intervention accrue dans le domaine de la santé, que la pandémie a rendu encore plus indispensable.
A présent, comment permettre à l’Occitanie d’aller plus haut ? En accentuant l’effort dans le secteur des transports, à travers une ambition allant de la réouverture de petites lignes jusqu’à qu’à la construction de deux LGV, enfin actées par l’Etat et qui vont permettre de désenclaver le territoire régional. En poursuivant l’action en faveur du climat. En appuyant le soutien aux entreprises pour résoudre enfin cette délicate équation qui fait de l’Occitanie la région qui crée le plus d’emplois (après l’Île-de-France), et qui affiche le taux de chômage le plus élevé. Atteindre tous ces objectifs à la fois, ce serait, pour le coup, une sorte de “Grand chelem” !
Philippe Martin