372 milliards pour soutenir l’innovation en Europe
Le programme doit permettre à l’Union de maintenir sa compétitivité en soutenant différents secteurs économiques, des logements aux PME, en passant par l’industrie. Le tout « au plus près des régions ».
« La meilleure réponse à l’inflation reduction act américain, c’est un “inflation reduction act” européen. » Par ces propos liminaires, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, donne le ton – et annonce l’ouverture – du programme InvestEU, visant à investir plus de 372 milliards d’euros dans toute l’Union européenne, d’ici 2027.
Le programme se voit comme le petit frère du “plan Juncker”, effectif entre 2015 et 2020, dont le but était de relancer l’industrie sur le Vieux continent, avec près de 500 milliards déployés. Mais cette fois-ci, l’accent est mis sur les priorités stratégiques de l’Union européenne version 2023 : le pacte vert, la transition numérique et des projets à dimension sociale dans les secteurs de la santé, de l’éducation ou encore du logement. Au moins 30% des investissements seront dédiés à lutter contre le réchauffement climatique, ou à en réduire les effets.
“Au plus près du terrain” dans les régions
Piloté par le groupe BEI (Banque européenne d’investissement) et la Commission européenne, InvestEU a été pensé pour “financer des projets à risque et à fort impact contribuant à rendre l’économie plus verte, plus numérique et inclusive”, a rappelé Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. En France, le programme repose sur des organisations comme la Banque du Conseil de l’Europe (CEB), mais aussi la Caisse des dépôts (CDC) via sa filiale Bpifrance.
De quoi inclure en grande partie les territoires français “au plus près du terrain”, comme le souligne Éric Lombard, directeur général de la CDC. Cette dernière, qui investit dans des projets profitables sur le long terme pour le contribuable, mais délaissés par les investisseurs privés car jugés peu rentables sur le court terme, compte profiter du plan d’investissement pour toucher les PME, le secteur de l’économie sociale et solidaire, et faire grandir ses investissements dans le volet social. Les petites entreprises sont invitées à se saisir du plan.
475 millions déjà investis en France
Car pour l’heure, ce sont surtout des grandes entreprises qui ont bénéficié des premières opérations. Faurecia, un des 10 premiers équipementiers automobiles au monde, a reçu 315 millions d’euros pour développer sa filière hydrogène, quand Loxam, leader français du marché de la location de matériels et d’outillages, a bénéficié de 130 millions pour amplifier sa politique d’acquisition d’équipements électriques. Au total, 475 millions d’euros ont déjà été investis en France, et 276 millions de garanties ont été accordés pour Bpifrance.
Sandrine Tran
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